Le calamiteux Barroso a donc été confirmé à la tête de la Commission Européenne (censée représenter l’intérêt général de l’Union). Ce qui est lamentable dans cette affaire, c’est que des socialistes espagnols et portugais aient pu prêter la main à cette vaste blague, tenant plus compte de leur nationalité que de leurs idéaux (en tout cas ceux qu’ils sont censés incarner). Pourtant, Barroso est le pire dirigeant qu’on puisse imaginer. Jugez-en :
– Il est à l’origine un homme politique portugais très marqué par l’idéologie néolibérale (déréglementation tous azimuts pour laisser libre cours au marché, remise en cause des services publics, surdité à la question sociale comme à la question écologique). Il a pratiqué au Portugal une politique inspirée par cette idéologie, qui a été violemment rejetée par les électeurs.
– Il a été, avec Tony Blair, un dirigeant de la "Vieille Europe" qui n’a pas hésité à apporter sa caution à la décision de G.W. Bush d’envahir l’Irak. Ce faisant, on peut le considérer comme l’un des chantres du néoconservatisme botté, auquel on doit les fleuves de sang qui ont coulé entre l’Euphrate et le Tigre.
– En tant que président de la Commission, il a promu le système qui s’est effondré avec la crise. Une fois la crise venue, il s’est révélé totalement transparent, incapable de prendre une initiative forte, ce qui a d’ailleurs permis à notre gesticulatoire Président d’apparaître comme le Sauveur d’une Europe paralysée. A terme, cela sert malheureusement ceux qui ont une conception "intergouvernementale" de l’Union, dont la politique ne se résumerait qu’aux compromis passés entre les différents intérêts nationaux. Loin, très loin de l’idéal d’une Europe fédérale, démocratique, où les citoyens définiraient eux-mêmes l’intérêt général de l’Union, en votant pour des listes transnationales et un Parlement totalement maître du processus législatif. Un rêve ? Avec l’élection de Barroso, cela risque de le demeurer longtemps !
– Enfin, Barroso n’a même pas le courage de ses convictions, puisque comme l’a relevé comme Cohn-Bendit, ce personnage s’est cru obligé de se faire passer à la fois pour un super-conservateur, un super-libéral, un super-socialiste, un super-écolo… Bref, une super-erreur historique pour l’Union Européenne.
[i] »http://www.pcinpact.com/actu/news/53215-indect-europe-surveillance-internet-cctv.htm
Indect : la surveillance automatique des réseaux en Europe
Notre petit Echelon à nous Sécurité
drapeau europeLe journal anglais Telegraph vient de dévoiler des informations au sujet d’un projet européen nommé « Indect ». Si l’on devait fournir une comparaison à ce que prévoit ledit projet, on parlerait alors du système américain Echelon : la détection automatique à travers divers supports en ligne d’attitudes jugées dangereuses.
Le projet Indect a démarré en fait officiellement le 1er janvier 2009. Il a pour but la « détection automatique des menaces, des comportements anormaux ou de la violence », ce qui provoquera indubitablement des sueurs froides chez certains de nos lecteurs. Les supports surveillés seraient :
* Les sites Web
* Les serveurs de fichiers
* Les forums de discussions
* Les réseaux P2P
* Les ordinateurs individuels
À cet univers informatique, Indect ajouterait la reconnaissance automatique des comportements suspects dans le réseau de télésurveillance. Un beau programme.
[b]Comme Echelon durant sa phase de mise en place, et bien sûr sans pour autant l’empêcher, de nombreux débats vont se greffer au sujet. Il faut dire que certains ont déjà réagi, tel l’analyste Stephen Booth, qui n’hésite pas à comparer Indect à ce que l’on connaît de 1984 d’Orwell, décidément souvent cité avec l’avancée d’Internet. Il estime que les « citoyens européens devraient se demander si l’Union ne ferait pas mieux de dépenser l’argent des taxes sur autre chose »[/b].[/i]
suite de l’article :
[i] »Alors que certains y voient déjà la création d’un service de sécurité qui aboutira à des services secrets européens, le Telegraph indique que dix pays de l’Union participent au projet qui déjà été alimenté par environ 11 millions d’euros. Or, le programme va s’étaler sur cinq ans et le budget sera probablement revu à la hausse puisque celui de la sécurité en Europe est passé cette année à presque 1 milliard d’euros, soit une augmentation de 13,5 %.
L’Union a de vastes ambitions dans ce domaine, notamment parce qu’elle est consciente que seule une certaine cohérence entre les différentes forces nationales pourra donner une lutte efficace sur l’ensemble du territoire. Elle fait donc appel à une « culture commune » sur ce terrain, et demande même qu’un tiers des officiers de police de chaque pays soit formé aux affaires européennes durant tout le reste de la phase de mise en place d’Indect.
Nous attendons actuellement de plus amples informations (nous avons contacté plusieurs personnes de la Commission à ce sujet). » « [/i]