Va comprendre, Charles, la Belgique qui a été sans gouvernement pendant plus d’un an observe en 2011 sa plus forte baisse de chômage depuis vingt ans.

Et nous, les champions français qui ont traversé la crise mieux que tous nos voisins, on rame avec un taux de chômage record. Reconnaissez qu’il n’y a pas de quoi pavoiser. Pourtant la Belgique a perdu son triple A avant nous et est fortement endettée. Comme quoi, ça n’a pas forcément un rapport.

L’ONEM, le pôle emploi belge, a dénombré 16 000 chômeurs de moins en une année, soit une baisse de 3,8 %. Les créations d’emploi vont également bon train avec 56 000 mais c’est surtout la Wallonie qui tire le mieux son épingle du jeu. Par contre, la région bruxelloise enregistre un accroissement du nombre des chômeurs assez inquiétant.

Les jeunes sont bénéficiaires de cette embellie puisque le chômage des moins de 25 ans a reculé de 8,4 %. Par contre, le nombre des chômeurs de plus de 50 ans a augmenté.

Le chômage baisse en Allemagne et en Belgique mais pas en France, quelques conclusions en tirer ? La Belgique a un niveau de vie proche du nôtre avec une protection sociale très avantageuse, cela prouve bien que notre « modèle social » reste viable.

Le gouvernement fraichement installé a voulu s’attaquer au chômage abusif, mais ce n’est pas ce qui a favorisé ces bons chiffres.

Pourtant, tout n’est pas rose dans le plat pays et beaucoup de spécialistes relativisent des données brutes qu’il faudra nuancer et analyser plus finement.

Il est d’ailleurs assez amusant de voir que beaucoup de Français émigrent en Belgique et trouvent plus facilement du travail. Le chômage des étrangers non européens est également en forte progression.

L’année 2012 risque d’être moins favorable, c’est la raison pour laquelle, les dirigeants belges gardent leur sang-froid. Si les mêmes résultats provisoires arrivaient chez nous, on nous en rabattrait les oreilles toute la journée.