Barheïn, petit pays avec ses 1 235 000 habitants, a connu son vent de révolte vite réprimé par les autorités avec l’aide de l’Arabie-Saoudite qui avait envoyé 1 000 soldats entrés triomphalement.

 

Le gouvernement a imposé un état d’urgence le mois dernier après des semaines de manifestations antigouvernementales.

Les autorités ont utilisé la force pour réprimer les protestations ; le quatorze Février, le bilan officiel faisait état de 25 morts.

Les défenseurs des droits de l’homme déclarent que le gouvernement a arrêté plus de 400 personnes dont des militants des droits de l’homme, des blogueurs, les médecins et des partisans de l’opposition.

Des militants sont morts dans les prisons Bahreïnites ; certains manifestants se sont plaints d’avoir été torturés pendant leur détention bien que les autorités nient les faits.

 

Le blogueur, Zakariya Rashid Hassan al-Ashiri, qui animait un site web traitant des développements de la situation dans son village Al-Dair, est décédé dans des circonstances mystérieuses.

Les forces de sécurité ont arrêté le blogueur le 2 avril, selon la même source. Bien que le site soit inaccessible à l’intérieur de Bahreïn,«  The Committee to Protect Journalists *», le CPJ, n’a trouvé aucune raison aux allégations du gouvernement qui l’accusait de diffuser de fausses nouvelles et d’incitation à la haine.

Les autorités prétendent que al-Ashiri est décédé des complications d’une anémie, ce que réfute sa famille.

Le Comité de Protection des Journalistes, a appelé les autorités du Bahreïn à lancer une enquête immédiate et approfondie sur la mort de Al-Ashiri.

Un communiqué du ministère l’Intérieur annonce que Ali Sakr Issa, un autre manifestant de 31 ans, est décédé à l’hôpital après avoir résisté aux gardes qui le surveillaient.

Il a été constaté à partir de photographies prises avant son enterrement des traces de coups de fouet sur le dos, ses jambes étaient bleues, ses pieds et orteils étaient couverts d’ecchymoses.

Selon Daniel Williams de Human Rights Watch, il a été découvert un gros hématome sur le côté gauche de la tête et des marques de brûlures sur les chevilles et poignets.

Williams a déclaré : "Cela a été pire que tout ce que j’ai vu dans ma vie", en référence aux autres coups de fouet qu’il avait pu constater sur d’autres corps de militants soumis à la torture.

La victime avait été arrêtée le 13 Mars accusée d’avoir tenté d’assassiner un policier, les autorités niant toujours le fait de torTure.

 

Dernièrement, le gouvernement du Bahrein  a transformé la révolte en un conflit Chiites/Sunnites, « il a annoncé avoir engagé des procédures judiciaires pour faire interdire les deux principaux groupes d’opposition chiites.

Le ministère de la Justice et des Affaires islamiques fait savoir qu’il a engagé une action en justice en vue de la dissolution du parti Action islamique et du groupe Wefak», dit un communiqué repris par l’agence de presse officielle de Bahreïn. 

Cette action est dictée par des infractions majeures à la Constitution et aux lois du royaume, aux activités entreprises pour porter atteinte à la paix sociale, à l’unité nationale et pour inciter au non-respect des institutions constitutionnelles», ajoute le communiqué gouvernemental. »

Par ailleurs, les autorités Bahreïnites ont annoncé la déposition d’accusations criminelles contre trois rédacteurs  d’un quotidien indépendant "Al-Wasat" couvrant largement les troubles civils.

*Le CPJ alerte, par ailleurs, sur d’autres attaques contre la presse en Libye, la Syrie et le Yémen.

Photo : manifestants Bahreïnites

Sources : BBC Arabic, CPJ, 20 Minutes