Avocat, ma salade à moi mutuellement consentie

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Je ne vais pas faire ici un "divorce mode d’emploi". Pour la simple et bonne raison qu’il n’y en a pas et que je serais vite démasquée en tant qu’incapable majeur.

Donc je m’en tiendrai au fait et à mon ressenti.

Premier contact assez sec au téléphone lors de la prise de rendez-vous qui n’augure pas de la bonne ambiance que je vais trouver dans le cabinet.

Et voilà, je suis dans la salle d’attente, le Maître arrive; je ne sais même plus s’il m’a serré la main, mais bon, passons.

J’explique mon cas et surtout que je viens pour connaître les démarches à suivre (limite à lui dire "je n’ai pas l’habitude, c’est mon premier!!").

Je ne sais pas si c’est parce que dans ces cas nous ne sommes pas spécialement au mieux de notre forme morale, mais tout de même, le Maître est assez sec. Du style: "bon vous avez décidé quoi!"

Et bien rien justement, car comme nous divorçons mutuellement consentant, je viens aux renseignements sur ce qu’on peut faire pour que cela ne traîne pas trop, ne coûte pas trop, et par où commencer. S’il vous plait, soyez gentil, expliquez moi simplement! Mais je sais que nous laisserons des plumes, je ne suis pas si naïve….

 

Avoir l’air ahuri peut-être utile dans certains cas, être humble aussi sans doute et avouer son ignorance également. Après quelques questions, quelques larmes arrivent et voici que la voix du Maître s’adoucit, que les questions arrivent afin d’aiguiller la conversation sur des choses concrètes et le déballage continue :

– les biens immobiliers ? combien ? vendre ? conserver ? qui prendra quoi?

– les enfants ? quels âges ? qui gardera qui? (cette question est forcément la plus terrible et fonction de l’âge des enfants)

– les prêts bancaires ? combien ? quel montant reste dû? qui paiera ?

– régime matrimonial ? aie! artisan ? pas de contrat de mariage ? ouille! ça coince, c’est de la folie! euh…. bin… (oui, car attention un artisan qui tombe en liquidation judiciaire emporte tout sur son passage…. – donc il faut toujours mieux se préserver avec un bon contrat de séparations de biens, même si le romantisme du début en prends un coup; un changement de régime matrimonial ultérieur n’est pas gratuit)

– caution bancaire ? hein ! ! ouille, on est mal !…. re-bin…. (Est-ce nécessaire de rappeler les risques d’une signature en qualité de caution ? même entre conjoints ?)

– etc…. etc….

 

A un moment j’avoue que j’ai un peu décroché dans les explications qui sont propres à chaque situation. Je me fais répéter quelques extraits. Je prends des notes, c’est conseillé! Le charabia juridique, il faut bien le reconnaître, n’est toujours pas à la portée du premier futur divorcé venu.

 

J’ose demander ce qu’il en sera du coût de la chose, aurais-je droit à l’Aide juridictionnelle ? J’apprends donc que cette aide a subi des modifications et risque d’en subir encore prochainement. Nous ne pourrions plus divorcer aux frais du contribuable (voici une bonne nouvelle pour le contribuable que je suis tout de même) mais je ne m’avancerai pas sur ce sujet. D’autres pourront peut-être donner des informations plus exactes.

 

Première consultation: voici 75.€ très cher Maître.

Ensuite, il m’en coûtera tant d’autres, des euros, déjà 1.500 euros hors taxes auxquels s’ajouteront un état de frais (dont j’avoue, je n’avais plus le moral de demander ce que cela voulait dire; on verra bien de toute façon, la machine est lancée…). Je suppute déjà que mon divorce coûtera plus cher que mon mariage! tiens, c’est comique cela! non? ah! désolée…

Quant on pense que ces 1500 € hors taxes annoncés constituent le revenu mensuel de la communauté, ça donne à réfléchir….

 

OK. mais ensuite, comment ça se passe? Réunissez tous les documents, prenez les décisions pour le partage, regardez vos tableaux d’amortissements et prenez contact avec un autre Maître, le Notaire.

Le Notaire qui vous posera encore tout un tas d’autres questions, mais en ce qui le concerne c’est surtout la répartition du ou des biens immobiliers, l’arrangement à trouver pour les moindres frais. Et pour ça! il faut mieux être mutuellement consentant pour le coup -je n’ose écrire pour le coût! – Faire de petites concessions pour éviter d’y laisser le peu d’énergie qu’il peut rester –

 

bon, bin…. bon courage!

 

 

P.S.: l’emploi de la première personne n’inclut pas obligatoirement le fait que la pomme soit coupée en deux!

Merci à C. notamment, en pleine procédure.