La 65ème édition du festival d’Avignon s’est ouvert le 6 juillet, et comme les dernières éditions, la polémique reste vive et vole la vedette aux artistes.

 

Le festival, créé par Jean Vilar en 1947, est, depuis plusieurs années, l’occasion de polémiques. Dès 1963, un second festival, le « off », se créait pour devenir, à côté du « in » de Jean Vilar, un véritable contre festival. Difficile donc aujourd’hui, où le « off » est aussi prisé que le « in », de retrouver un véritable espace de création, libre et inventif. Certains vantent ce festival, qui a su s’imposer comme l’un des rendez-vous majeurs du spectacle vivant. Alors que d’autres dénoncent l’impossibilité pour de jeunes créateurs d’exister à Avignon, faute de moyens. Car Avignon a su tirer partie de cet attrait, en développant une véritable économie. Le mois de festivités  demeure l’occasion pour la cité de tirer profit des viiteurs de plus en plus nombreux , mais aussi des artistes, qui doivent, même si ils travaillent, doivent pouvoir se loger, se restaurer….La colère gronde à nouveau, et on voit, ici et là, l’appel à la création d’un troisième festival…Du reste, le festival "Nous n’irons pas à Avignon" fêtera sa 13ème édition du 06 au 31 juillet à Vitry Sur Seine…

 

Pour ne pas revivre l’annulation de l’édition de 2003 – grève des intermittents du spectacle oblige – , pour devancer l’appel des syndicats à une journée de mobilisation le 14 juillet, mais aussi et surtout pour couper l’herbe sous le pied du parti socialiste, qui organisera, le 16 juillet, une rencontre sur le thème « Quel avenir pout l’art et la Culture ? », le ministre, Frédéric Mitterrand a dévoilé, le 08 juillet, son « plan d’action en faveur du spectacle vivant ».

 

Rien de bien nouveau, si ce n’est une volonté affichée de « renforcer la place des artistes et de la création » et « améliorer la diffusion des spectacles » . On comprendra, que de telles affirmations, même si elles émanent d’un Ministre, veulent tout et ne rien dire. On se rassure, on sait désormais que l’Etat ne veut pas amoindrir les artistes, et ne souhaite pas non plus cacher les spectacles. Le plan du Ministre a le mérite d’exister certes, mais aucune nouveautés en la matière,  puisque même les 800.000€ promis au cirque et aux arts de la Rue ne sont que la reproduction d’une mesure prise en 2003.  Doté de 12 millions d’euros sur 3 ans (2011-2013), le plan ne satisfait donc pas le Syndicat National des Entreprises artistiques et culturelles (SYNDEAC), qui revendique des besoins de 150 millions d’euros. Le président du SYNDEAC, François Le Pillouer, félicite le ministre pour ce plan – qui a le mérite d’exister – mais souligne la faiblesse des moyens mis en œuvre. Du politiquement correct donc, alors que dans le même temps, le Parti socialiste, lui, soutient les revendications du SYNDEAC sans pour autant étudier les financements d’une telle dépense…Rien de neuf donc du côté d’Avignon, ni même du côté d la Rue de Valois.

 Je vous l’avais déjà dit, le débat sur la culture fera partie des enjeux des prochaines échéances…le débat oui…mais pas d’idées…