Comme à son habitude, le gouvernement français a vu grand, très grand, trop grand pour enrayer l’épidémie de grippe A. En effet, 94 millions de doses ont été achetées pour vacciner la population. Seulement voilà, pas plus de 20% du grand public s’apprête à se rendre dans les centres mis en place sur le territoire. Alors pourquoi une telle commande disproportionnée? Pour mieux prévenir que guérir? Bien sûr que non. C’est l’occasion pour mettre une nouvelle fois du beurre dans des épinards qui n’en manquent pourtant pas depuis le début de la pandémie.

 
 
 
 
Acheter plus, pour revendre plus
Alors que la première vague de vaccination contre la grippe A en direction des personnels médicaux a connu un véritable flop (seulement 10% ont goûté à l’aiguille), la seconde commence aujourd’hui, jeudi 12 novembre, pour le reste de la population.
 
Et pour mener à bien cette campagne, on a pas leurré sur les moyens du côté du gouvernement. Pas moins de 94 millions de doses ont été acheté pour la modique somme de 712 millions d’euros. Le plan total atteint donc pour le moment les 1,5 milliard d’euros, soit le déficit des hopitaux français pour l’année 2008. Nous oublierons celui de la Sécurité sociale pour cette fois-ci. Le problème est qu’en dehors des 6 millions de personnes prioritaires, qui va se rendre dans l’un des centres pour prendre sa dose? Les spécialistes annoncent entre 15 et 20 millions de personnes contaminées durant l’hiver, et le vaccin ne suscite pas de rappel. On est donc bien loin de la cargaison commandée.  De plus, on semble bien prévoyant par rapport à nos voisins européens, puisque les Allemands n’ont acheté qu’une injection pour 3 personnes, les Anglais 1 dose par personne et même l’avare Américain s’est contenté d’un vaccin pour 2. Les Français seront-ils sur vaccinés? Et bien non mes chers compatriotes. Ce surplus est tout simplement destiné à la revente. Et d’après "Tata" Roseline: "De nombreux pays sont déjà prêts à nous les acheter." Qui et pour combien? L’avenir nous le dira.
 
Une chose est sûre, on nous fait croire que la pandémie inquiète les pouvoirs publics, certains citoyens et les entreprises. Pourtant, elle semble faire de nombreux heureux, financièrement parlant…
 
Le "business" c’est la santé!
 "Le nombre de cas ne cesse d’augmenter", "Vaccinez-vous avant qu’il ne soit trop tard", "La grippe A fait une nouvelle victime"… Les médias font tout depuis des mois pour nous plonger dans la psychose et la paranoïa. Une véritable aubaine pour les professionnels, débutants, pharmacies et autres laboratoires. Car la grippe A fait vendre, alors autant en profiter.
Si la campagne de vaccination est gratuite pour les volontaires, elle a un prix pour le gouvernement qui souhaite se fournir. Et à ce petit jeu là, ce sont les laboratoires qui ramassent la galette. Car au moment de négocier avec un gouvernement souvent pressé, les labos arrivent en position de force. Ils pointent ainsi des tarifs pour ce vaccin largement supérieurs à ceux pratiqués pour la grippe saisonnière. Une marge qui permet par exemple au laboratoire français Sanofi-Pasteur d’augmenter son chiffre d’affaires de 334 millions d’euros contre 1,12 milliard pour le groupe britannique GSK.  Des sommes astronomiques ma foi. Mais ce commerce lucratif ne date pas d’aujourd’hui et nombreux sont ceux qui ont réussi à s’en mettre plein les fouilles avec des produits en tout genre.  Commandé en masse, le Tamiflu est sans conteste le succès commercial de l’industrie pharmaceutique cette année. Avec le Relenza de GSK, il est le seul médicament capable de combattre le virus. Inquiets des conséquences de la pandémie, la France a commandé pas moins de 24 millions de boîtes. Ainsi pour l’ensemble de l’année 2009, les ventes de Tamiflu pourraient s’élever à 1,3 milliard d’euros. Avec Sperian, fabricant français de masques de protection, l’Etat a signé un contrat de 25 millions d’euros. Résultat, l’usine des Côtes-d’Armor, tourne à plein régime.  La demande ne désamplie pas non plus pour les purificateurs d’air Biozone Europe. Le chiffre d’affaires a doublé grâce à l’appareil vendu 1 300 euros pièce. Il en va de même pour les fournisseurs de gels hydro-alcooliques. La nouvelle frénésie rapporte pas moins de 30 millions aux laboratoires Anios, pour ne citer qu’eux. Et puis il ya aussi les avares qui se croient originaux, prêts à inventer n’importe quoi, du moment que ça rapporte. On peut citer dans cette catégorie Cyclope pour ses poignées de portes qui limitent la contamination, l’agence ComPosition avec ses badges à messages briseurs de lien sociaux, Jackuse.com et ses T-shirts à l’humour potache… Bref, j’en passe et des meilleurs.
 
Et si malgré tous ces produits, vous êtes victime du virus, rassurez-vous. Votre patron a sûrement déjà été approché par une des sociétés qui proposent des PCA. Comprenez, un plan de continuité d’activités, destiné à assurer la continuité de l’entreprise en cas de pandémie. Malheureusement pour les particuliers, aucune offre similaire…pour le moment.
 
 
Plus sérieusement, cette grippe ne tue pas plus que la grippe saisonnière. Elle semble  en revanche être un très bon moyen d’occulter pendant longtemps la crise économique grandissante, d’enrichir des mécréants, en somme, de nous prendre pour des cons!