sur le fronton du Panthéon mémorisant ceux qui firent notre république.

 

C’est à la suite d’une mission, confiée à Monsieur le président Philippe Belaval du Centre des musées nationaux, par le président de la république, concernant une réflexion sur la manière de renforcer le rôle que le Panthéon est susceptible de jouer dans l’affirmation et la diffusion des valeurs universelles portées par la France que j’écris.

Dans la situation politique de notre pays ou l’on ne sait plus comment redonner l’esprit citoyen tant les comportements et affirmations mensongers, impunis, déconsidérant les valeurs républicaines, la remise en cause de la laïcité par des manifestations provocantes et ostentatoires, comme celles contre le mariage pour tous, les insultes envers la république, la xénophobie qui s’installe pour tout et rien dès lors qu’une décision politique heurte un groupe de pression. L’égoïsme atteint le nirvana. Les insultes sur Twiter et autres vecteurs sociaux. Brandir notre drapeau pour raison électorale alors que ceux qui le font ne sont pas sans reproches, et ne sont pas plus Français que d’autres. L’évasion fiscale qui est un vol à son pays et fait reposer la charge de l’État sur ceux, pour qui, l’honneur d’être Français compte. La mission donnée par le président de la république est un pas, pour que ceux qui s’égarent, soient en réflexion sur leur comportement.

Il faut combattre le chacun pour soi, l’égoïsme, et redonner aux Français l’honneur, par l’exemple, de l’être afin de redresser le pays de la crise qu’il subit.

C’est vrai que nous devenons moins Français, l’immigration envahissante fait douter de nôtre France et beaucoup d’entre nous le ressentent. Mais, justement, c’est là qu’il faut être ferme pour affirmer notre attachement à la république, à la laïcité. Le Panthéon par la mémoire qu’il contient, dans sa crypte, montre la valeur d’exemple, pour la gloire éternelle du pays.

Le Panthéon n’héberge pas tous nos grands Hommes dont beaucoup préférèrent être inhumés près de leur famille tombant ainsi dans un oubli regrettable pour leur mémoire. Mais le respect de leur décision s’impose, puisqu’ils ont aussi permis, à la France, de montrer par leur action les valeurs républicaines qui font qu’ils sont aussi, immortels.

Seulement, même dans ce temple la l’égalité citoyenne n’est pas respectée. L’épitaphe du fronton ne fait référence qu’aux hommes avec un grand H, alors que les femmes, qui ont aussi honoré notre patrie par leur action, n’y sont pas. Il y a 75 immortels et seulement deux femmes Marie Curie et Sophie Berthelot. Le machisme s’exprime là aussi, Pourquoi ?

Il faut savoir que le Panthéon au sommet de la montagne Sainte-Geneviève en plein quartier latin fut une ancienne église et que son dôme porte une croix, à son sommet. Ce signe religieux au dessus d’un temple laïque dans lequel sont les restes d’hommes et de femmes de toutes obédiences montre que malgré le temps et la révolution, qui le supprima, il subsista. Cette question doit être posée, ce n’est plus une église, malgré l’histoire de ce monument sur deux périodes de nôtre histoire, catholique et laïque. La question est, peut-on effacer l’empreinte du passé ? Non, la croix marque à mes yeux, l’obédience de la création du monument, et non le Panthéon.

Le Panthéon fut conçu à la fin du règne de Louis XV puisqu’il fit le vœu, s’il survivrait de faire ériger une église dédiée à sainte Geneviève la patronne de Paris. Le chantier commença en 1757 et l’abbé de Sainte-Geneviève bénit le terrain le 1er août 1758. Louis XV posa la première pierre le 6 septembre 1764. C’est à la demande du surintendant des bâtiments du roi, que le marquis de Marigny, homme des lumières qu’il nomma Jacques-Germain Soufflot contrôleur des bâtiments du Roi et le fit admettre dans la première classe de l’Académie royale d’architecture de Paris en 1749, décoré chevalier de l’ordre de Saint-Michel, il fut nommé directeur de la manufacture des Gobelins. Son œuvre la plus connue fut l’église Sainte-Geneviève qui fut dénommée Panthéon en 1790, à la suite de la révolution et qui en fit un temple destiné à recueillir les restes des hommes qui avaient participé à la chute du roi. C’est le 4 avril 1791, que l’Assemblée constituante transforma l’église Sainte-Geneviève en «Panthéon des grands hommes». Elle chargea Quatremère de Quincy archéologue philosophe et critique d’arts et homme politique d’adapter les lieux à cette nouvelle fonction. Jacques-Germain Soufflot mort en 1780 y reposera le 19 août 1829. À sa mort, l’église ne sera achevée qu’en 1790, par les associés de Soufflot, Jean-Baptiste Rondelet et Maximilien Brébion.

Ce fait marqua la main de l’église qui, dans sa miséricorde, considéra la femme dépendante de l’homme, comme toutes les religions d’ailleurs. On sait qu’elle ne fut l’égale de l’homme en France qu’en octobre 1945 et qu’elles purent voter. 34 femmes accédèrent à l’Assemblée nationale constituante. Mais le combat n’était pas terminé puisque que ce n’est qu’en 1948 que l’ONU reconnut dans la déclaration universelle des droits de l’homme la pleine égalité homme femme. Mais, ce n’est qu’en 1965 que la femme devint totalement indépendante de son époux puisqu’elle put obtenir un emploi sans son autorisation et disposer de ses biens propres. C’est donc à la suite d’un long combat qu’elles obtinrent cette égalité civile. C’est depuis le premier panthéonisé Jean-Baptiste Baudin en 1889 que la première femme Sophie Berthelot fut panthéonisée en 1907, elle fut suivie par Marie Curie en 1995.

Pour donner au Panthéon son prestige, François Hollande veut renforcer son rôle par l’exemple de ces hommes illustres mais aussi à des femmes illustres qui ont porté les valeurs de la république, héroïnes qui ont combattu pour la libération du pays, militantes de la cause féminine, afin qu’elles soient honorées.

Par exemple Lucie Aubrac résistante à l’Occupation allemande et au régime de Pétain pendant la Seconde Guerre mondiale. Marie-Claude Vaillant-Couturier résistante et déportée à Auschwitz-Birkenau via le camp d’internement de Compiègne par le convoi du 24 janvier 1943, dit convoi des 31.000. Germaine Tillon dont le premier acte fut de donner les papiers de sa famille à une famille juive qui sera ainsi protégée jusqu’à la fin de la guerre. Elle devint de 1941 à 1942, chef d’un mouvement de Résistance après la guerre connu sous le nom de groupe Hauet-Vildé, qui fut plus tard homologué. Après la guerre, son rang sera validé par le grade de commandant. Mais, il y en a bien d’autres que le président de la république peut choisir puisque c’est de sa fonction.