1)La libération d’Ingrid Betancourt vue par la presse européenne

Loin des flons flons émotifs  parisiens et nationaux  français et des différentes  mises en scènes à grands spectacles de récupération politique de l’évènement sous couvert de la Défense des Droits de l’Homme, loin des polémiques politiques qui se sont déchaînées en France contre la récupération politique de l’évènement,  la presse européenne en majorité,  restitue à  cette libération un  caractère  essentiellement politique.

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En général la presse européenne se questionne :

«  Betancourt en liberté : un fiasco pour Sarkozy ? ……. Le président Nicolas Sarkozy s'était fortement engagé en faveur d'une solution diplomatique mais la libération a été le fruit d'une action militaire. Un échec en matière de politique extérieure pour Sarkozy?

Pour répondre à ces questions, voici ci-dessous quelques réponses puisées dans   trois articles  que j’ai sélectionnés pour information  : chacun est libre d’en penser ce qui correspond à ses idées

Le quotidien Die Presse – Autriche – ,  estime que  la libération d'Ingrid Betancourt est un signe clair de l'inefficacité des négociations : "C'est l'un de ces lieux communs que beaucoup, qui se considèrent comme des gens biens, acceptent sans sourciller comme les horoscopes sur les sachets de sucre : il n'y a pas de solutions militaires aux conflits. … Maintenant les FARC ont perdu la pierre précieuse de leur cynique collection d'otages dans une action spectaculaire : l'ex-candidate à la présidence Ingrid Betancourt. … La guerre ne devrait jamais être une fin en soi mais toujours avoir un objectif. C'est ce que le vieux Clausewitz avait déjà compris en considérant que la politique devait se poursuivre avec d'autres moyens. Celui qui exclut d'emblée les options militaires se sentira sans doute mieux, mais il rend son adversaire si fort qu'il ne voudra plus du tout négocier." (04.07.2008)

Le quotidien La Repubblica – Italie -,  voit dans  la libération de Betancourt comme un triomphe politique de la Colombie face à la tactique française de négociations et poursuit :  " …… Alváro Uribe a mesuré sa diplomatie, il a tenu informé ses alliés américains qui soutiennent l'armée colombienne depuis 5 ans et n'a rien dit à la France, qui a trop insisté sur la nécessité des négociations et la médiation d'Hugo Chavez – l'ennemi d'Uribe. … Cette manœuvre n'est pas seulement un succès militaire et la preuve que les FARC peuvent être infiltrées, c'est aussi un triomphe politique. Sarkozy l'a reconnu. Il a renoncé au voyage à Bogotá et se contentera d'accueillir Ingrid Betancourt aujourd'hui à Paris. La joie est un peu gâchée par le regret de n'avoir joué qu'un rôle secondaire dans l'action." (04.07.2008)

Le quotidien Süddeutsche Zeitung6 – Allemagne -,  exprime que la libération de Betancourt est une victoire du président colombien Uribe sur les médiateurs européens :  "Presque personne en Colombie ne pourrait mettre en doute le fait que Uribe va battre à l'avenir tous les records de popularité dans les sondages. … L'ex candidate à la présidence d'une alliance écologiste et le président conservateur néolibéral ne partagent quasiment aucune idée sur le plan politique – à l'exception de cette certitude : cela ne vaut pas le coup de prendre des otages. … Les médiateurs européens comme Nicolas Sarkozy qui avait même proposé d'accueillir les rebelles libérés n'ont jamais compris cela. Ils étaient voués à l'échec car ils ne connaissent pas les lois de la jungle." (04.07.2008)

 

Le quotidien interrégional Volkskrant – Pays-Bas, qui ne connait certainement pas les lois de la jungle  lui aussi,  apporte  un bémol mitigé  à l’opinion européenne :

. il  plaide en faveur de l'intervention de la diplomatie dans les relations futures avec les FARC : "L'opération spectaculaire semble donner raison à un refus catégorique de négociations avec les terroristes. Ce serait une conclusion un peu hâtive. Les exemples d'opérations de libération qui ont lamentablement échoué sont suffisamment nombreux pour permettre de conclure que dans de tels cas, il est préférable d'étudier toutes les options envisageables. … Même si les FARC sont aujourd'hui très affaiblis, il est très difficile de vaincre militairement un mouvement de guérilla. Il ne faut pas négliger les moyens politiques pour écourter ce combat vain et également obtenir la libération des autres otages." (04.07.2008)

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2) «  La fonceuse et les misogynes »

Polémique  politique en France autour de cet  évènement :

Il nous faut maintenant admettre que la libération d’Ingrid Betancourt redonne la place au « politique » par la  polémique politique qu’elle a  fait naître entre la droite UMP et apparentés et la gauche :

Après la déclaration  de Ségolène Royal, qui avait  estimée (elle n’est pas la seule à le dire) que Nicolas Sarkozy n'était « absolument pour rien » dans la libération d'Ingrid Betancourt et prévenu qu'« une récupération politique serait décalée », l es chefs de file  de la meute misogynes de  la droite politique et gouvernementale ont violemment réagit contre elle :

 –  François Fillon a contre attaqué du Canada où il se trouvait : « Je trouve que c'est un manque de dignité totale » « Elle était comme une petite fille dans une cour de récréation »….. «  Elle aurait du écouter  le premier secrétaire du parti socialiste (François Hollande) qui s'est comporté plus en homme d État ».

 – Roger Karoutchi qui se trouvait lui aussi au Canada a enchainé :  « Je suis scandalisé que de tels propos soient portés sur la France et le président de la République depuis le Canada »,  « Je suis consterné de voir que quelqu'un qui a été candidate à l'élection présidentielle rompe l'unité nationale qui s'est faite, au delà de tous les clivages, sur la libération des otages, et notamment sur celle d'Ingrid Betancourt et affligé de voir que décidément le sectarisme peut ne pas avoir de limites

– Jean-Pierre Raffarin, ex-premier ministre, a estimé que les propos de Mme. Royal relevaient  « de polémiques secondaires dignes de politiciens secondaires » et « d'agitation politique » en prétendant «  c’est une honte »

D'autres personnalités secondaires de l’UMP et de la droite alignée et asservie à l’UMP  ont suivi à l’unisson pour se faire bien voir des chefs de la meute, en hurlant des propos haineux  et excessifs et stupides (voir dans les journaux)

Madame Rama Yade de son côté a repris le relais contre Ségolène Royal, « Je ne pense pas que le besoin de se faire voir politiquement justifie un tel jugement », a-telle déclaré  sur LCI.

Un « allié » inattendu des pourfendeurs de  droite,  l'ancien ministre socialiste  Jack Lang ( que les membres de l’intelligentzia  de  la gauche parisienne ne peuvent plus apercevoir sans souffler moqueusement entre eux …… « quel bel homme ») s’est élevé contre les propos de Ségolène. Dans un communiqué il a estimé  que «minimiser» le rôle de Nicolas Sarkozy dans la libération d'Ingrid Betancourt relevait d'une «rare mesquinerie et d'un manque d'élégance morale». « Pour avoir personnellement participé à l'Elysée, en décembre dernier, à une rencontre entre le président Sarkozy et le président Chavez, je peux témoigner que le président français n'a pas ménagé sa peine pour arracher Ingrid Betancourt à ses geôliers », a-t-il ajouté.

Note : il n’a pas ménagé « sa peine » ( ou plutôt d’après moi satisfait  son gout d’une agitation neuronal et physique  permanente)  mais n’a obtenu aucun résultat !

 

 A la suite Madame Royal s’est défendue en appelant à la décence dans son   communiqué : Royal appelle à la « décence », elle  s'étonne de la polémique indécente soulevée par la droite et des propos très virulents tenus par François Fillon »….. «  Le moment n'est pas à la polémique politicienne ». Ségolène Royal souligne et  justifie  que  ses propres propos,   prononcés en réponse à des journalistes  « se sont contentés de reprendre des faits admis par tous, et notamment par le secrétaire général de l'Élysée ».(En effet,  Claude Guéant avait affirmé jeudi sur France 3 que la France n'avait « pas pris part » à l'opération qui a permis les libérations.)

 Par ailleurs reprend Mme Royal ces propos … « ont été sortis de leur contexte puisque lors de son intervention, elle a appelé au respect des retrouvailles familiales si longtemps attendus et à la nécessité de n'alimenter aucune polémique ».

 

Coriace le chef de file de la meute misogyne a contre attaqué :  «Je laisse Mme Royal à ses responsabilités. Qu'elle lise la presse française. Elle verra à quel point elle a choqué l'ensemble des responsables politiques français», a répondu François Fillon, citant notamment les propos de Jack Lang.

Note : les responsables politiques Français se choquent et pousse des cris scandalisés dès qu’une femme de l’opposition s’expriment, les femmes de leur bord se taisent ou s’expriment pour répéter ce qu’ils disent et   se contentent de les approuver .Cette attitude me fait penser à certaines  femmes  qui quand on leur demande un avis personnel sur une question vous répondent : « mon patron…pense  (ou mon père, ou mon frère, ou mon mari … selon la question) »,  en se conformant à l’opinion du chef de la meute professionnelle ou familiale.

Conclusion : pour abattre une femme politique,  les hommes politiques et politiciens de tout bord  se regroupent en meute, suivis des femmes qu’ils se sont asservies en politique et qui s’emploient à les suivre docilement et à répéter ce qu’ils disent, dans l’espoir de   rogner  l’os qu’ils consentiront à leur jeter pour après  l’hallali et la mise à mort de la femme dominante.