Vandana Shiva, « grande papesse de la biodiversité».

 

Elle est née le 5 novembre 1952 à Dehradun, en Inde. Vandana Shiva aussi communément appelé « La grande papesse de la biodiversité» optient son dotorat en philosophie de l’Université de Western Ontario en 1978.  Elle est physicienne et épistémologue diplômée en philosophie des sciences.  Elle est aussi écologiste et écrivaine.

Dans les années quatre-vingt, elle a été très active dans le « Normada Bachoo Andolan», mouvement sauvons le Narmada, qui s’oppose à la construction d’énormes barrages sur la rivière Narmada. Ces constructions bouleversent les écosystèmes et imposent à des millons de paysans pauvres de quitter leurs terres.

Elle fonde «Navdanya» qui est une association pour la conservation de la biodiversité et la protection des droits des fermiers. « La ferme de Navdanya est une banque de semence qui a permis à plus de dix milles fermiers d’Inde, du Pakistan, du Tibet, du Népal et du Bangladesh de retourner au source et de pratiquer une agriculture moitié paysanne et moitié biologique.»

Elle a reçu en 1993, le prix Nobel alternatif pour la conservation de semences traditionnelles. Elle est aussi leader d’un mouvement de conservation de la biodiversité et un membre du réseau Semences Paysannes.

Elle se bat présentement, depuis 2012, pour les problèmes des semences en France et l’implication des multinationales qui affament le tiers-monde.

Depuis plus de 25 ans, Vandana Shiva consacre sa vie à la libération de ce type d’esclavage.  Elle demande aux citoyens français de désobéir aux lois que leur impose l’industrie semencières. «Leur monopole met en péril la diversité génétique qui est indispensable à la biodiversité.»

Vandana Shiva est aujourd’hui à la tête de la commission internationale pour l’avenir de l’alimentation et de l’agriculture.  Elle a aussi publié de nombreux ouvrages comme « Le terrorisme alimentaire», « La Biopiraterie ou le pillage de la nature et de la connaissance» et « La guerre de l’eau : privation, pollution et profit en 2003».

Ce sont, selon elle, les monocultures qui ont créé la faim dans le monde.  « Dix firmes contrôlent les deux tiers du marché mondial de la semence et 65 % des brevets et produits issus des biotechnologies agricoles dans le monde, selon le rapport 2009 du think-tank canadien ETC Group  Le marché est évalué à deux cents milliards de dollars et quarante milles variétés de semence pourraient tomber entre les mains des multinationales.  Elle qualifie ce régime de dictature des semences.

Il ne faut pas oublier que plusieurs firmes font la promotion des organismes génétiquement modifiés.  Les OGM ont amenés le suicide en Inde.  Ce pays a recensé deux cent milles agriculteurs qui ont mis fin à leur jour depuis 1997.  Ces tragédies ont été amenées par les dettes dues aux OGM et par le brevetage des semences.  « On compte en 2011, mille six cents brevets sur les cultures résistantes au chaos climatique.»

Elles représentent aussi une protection contre la pollution, l’épuisement de l’eau et les changements climatiques.  C’est la nature et ses différentes espèces qui nous permettent de nous nourrir.  Que ferions-nous si un système agricole industrialisé et mondialisé détruisait nos cultures en réduisant notre base alimentaire?  Nous combattrions la faim et par le fait même notre planète car la diversité des cultures nous aide à faire face aux changements climatiques.

Au tout début, les différentes variétés de semence étaient localisées dans plus de mille cinq cents endroits.  Avec le temps, elles ont été oubliées et maintenant le peuple se bat pour récupérer ce qu’y leur appartient.

Le problème actuel des entreprises agricoles est qu’ils n’ont pas le droit de réutiliser leurs propres graines. « La modernisation de l’agriculture incite les agriculteurs à acheter toujours plus de semences qui remplacent les anciennes variétés locales, lesquelles deviennent de moins en moins accessibles dans de nombreuses communautés.»  Pourtant ces variétés de semence utilisées jadis étaient plus adaptées aux conditions agricoles locales, plus pratiques économiquement et durables écologiquement que les variétés de semence à haut rendement utilisées aujourd’hui.  «Elles étaient aussi plus résistantes aux insectes nuisibles, aux sécheresses, aux maladies et aux inondations.»   «À une époque, l’Inde possédait deux cents milles variétés de paddy (riz poussant dans les champs inondés) adaptées aux terres sèches, aux terres humides ou aux eaux plus profondes, tandis que les millets parfumés étaient une culture très répandue, car elle était résistante à la sécheresse, très nourrissante et pouvant être cultivée sur des sols pauvres.»

Selon plusieurs, elle serait sur les traces de Gandhi et «La marche du sel».

Selon Vandana Shiva, pour résoudre ce fléau, le pays devra semer des semences libres.  Les citoyens devront apprendre à les produire et à les échanger.  Ils devront s’unir dans un but commun.

Quelques actions concrètes ont déjà été mises en place :

·         conception de jardins partagés;

·         présentation d’ateliers dans des écoles;

·         constitution de banques de semences;

·         possibilité d’échange de semences.

 Les banques de semences aussi appelées «maison des semences» sont des endroits ou l’on peut retrouver diverses variétés de semences. Comment cela fonctionne-t-il ?  Cette idée vient d’un agriculteur brésilien,  Ivan José Canci.  Tout d’abord, les agriculteurs déposent un premier « capital » de semences appelé le kit de départ qui comprend dix variétés de riz, quatre de maïs, deux de pop corn, deux de pommes de terres et une de pastèque, c’est ce qui constitue la banque de semences.  Chaque famille devra effectuer la production d’une variété de semence pour le reste de la communauté.  Ils plantent leurs graines et récoltent le produit de leur dur labeur. Ils doivent, par la suite, redonner à la banque de semence un volume supérieur de semences.  On leur demande aussi de fournir des notations de suivi de culture afin d’améliorer la production.  Aujourd’hui au Brésil, il y a plus de «six cent cinquante familles» qui sont impliquées à instaurer une conservation des semences qui en assurera la biodiversité.

 En conclusion, Vandana shiva donne sa vie pour soutenir cette fabuleuse cause qu’est la biodiversité.  C’est maintenant devenu un mouvement mondial du Brésil à la Grèce.  Des maisons et des banques coopératives de semences se multiplient.  L’objectif est de libérer les agriculteurs des droits de propriété que leur impose l’industrie semencière.  Les paysans souhaitent avant toute chose «de ne dépendre ni des OGM ni des pesticides, et de cultiver la biodiversité» Peut-être devrions-nous, à présent, nous demander ce que les apprentis sorciers du vingt et une siècle nous préparent dans un avenir très rapproché ?