C’est officiel depuis le 25 juillet, date à laquelle le projet de loi a été entériné par le Sénat : les heures supplémentaires seront refiscalisées. Et ce dès le 1er août 2012.
Puis, répit d’un petit mois avant la suppression des éxonérations de cotisations sociales (qui s’appliqueront encore au mois d’août).
Pour les cotisations patronales, ce sera le même retour à la case départ au 1er septembre.
La défiscalisation des heures supplémentaires étaient une mesure-phare de la présidence Sarkozy, accompagnée du désormais fameux "Travailler plus pour gagner plus". Très décriée, jugée inutile voire contre-productive en terme de création d’emploi, cette mesure "de gauche" apportait tout de même un petit plus dans les fins de mois. Tout ceux qui faisaient et feront de toute façon régulièrement des heures supplémentaires se sentent lésés. La niche fiscale du travailleur s’évapore en fumée…
Pour l’Etat, c’est surtout 4,5 milliards d’euros de manque à gagner qui pourront désormais venir remplir les caisses. Et l’espoir que les entreprises feront plus souvent appel à des intérimaires ou à des CDDs.
Alors erreur qui va à l’encontre du pouvoir d’achat des salariés ou manoeuvre intelligente permettant de renflouer un Etat déficitaire tout en agissant contre le chômage ? Les avis sont partagés, et passionnés. Selon la situation des commentateurs, bien sûr.
Cette décision controversée arrive en début de mandat de François Hollande. Preuve de l’action gouvernementale. Ou bien est-ce juste un façon de faire table rase du passé (sarkoziste) ?
En tout cas, prise en fin de mandat, une telle mesure aurait été trop risquée. Niveau tactique politicienne, le moment est donc bien choisi. Ceux qui sont pour acclament la réactivité du nouveau président, et ceux qui sont contre… n’ont pas trop le choix à part de râler.