Portrait : Jean Paul Belmondo

 

            Il est un peu notre Superman Frenchy.

Il l’a souvent prouvé au cinéma et ses cascades sont aussi célèbres que sa gouaille.  Mais le Superman qu’il est dans ses films rejoint la réalité en revenant au devant de la scène huit ans plus tard après un accident vasculaire cérébral.  

Ce Superman là, vous l’aurez compris c’est bien sûr Jean Paul Belmondo.

Superman ? Ou simplement, un être humain à la force hors du commun?

 Mais c’est cet homme extraordinaireque l’on aime voir.

Et là, encore, le « Magnifique » ne déçoit pas son public.  Ou si… mais presque,car le choc est relatif pour ses fans. En le découvrant dans « Le vieil homme et son chien », le film de Francis Huster, un nouveau Belmondo crève l’écran. Celui d’un homme diminué,marchant avec une canne et ayant des difficultés d’élocution.  Chacun doit se faire une raison : Bebel n’est plus.

Par contre, Jean Paul Belmondo, oui.

  Finalement, cen’est pas Superman qui est devant nous mais plutôt, le Phénix, celui qui renaît de ses cendres.  Au prix de longues séances de rééducation, il est revenu.  Né le 9 avril 1933, d’un père sculpteur et d’une mère artiste peintre, le petit Jean Paul se passionne très vite pour la boxe et le football. Par contre, indiscipliné, il reste peu intéressé par les études.   A l’âge de seize ans, une primo-infection tuberculeuse l’atteint en pleins poumons. Envoyé en Auvergne, c’est dans le calme et l’air pur qu’il découvre sa vocation : il veut devenir comédien.  Il débute au théâtre en  1950 en interprétant « La Belle aux Bois Dormant » dans…. les hôpitaux de Paris.  Reçu au concours du Conservatoire d’Art Dramatique en1951, il devient l’élève de Pierre Dux. Là, il  rencontre des hommes qui vont devenir ses amis : Michel Beaune,Jean Rochefort, Jean Pierre Marielle.  unhommeetsonchien.jpgDoué, il l’est mais le goût des cascades et celui du risque le font renvoyer quatre ans plus tard car on le retrouve suspendu enhaut du rideau du grand théâtre. On juge alors son comportement inadmissible.Inadmissible parce que peut-être branquignol ? En 1956, comme un super héros virevoltant, Belmondo est tout simplement en train de revêtir le costume de « Bebel ». Le notre est tout simplement bien français : il n’a pas besoin de cape ou de bottes pour nous faire rêver.

C’est en 1960 que Jean Luc Godard le révèle au grand Public avec Pierrot le Fou. Acteur de la nouvelle vague, JeanPaul Belmondo donne la réplique aux plus grands : Jean Gabin avec« Un singe en hiver », Lino Ventura dans « Classe tous risques ». Des longs métrages qui montrent les possibilités d’un immense acteur.

Véritablement, et c’est mon coup de cœur, Jean-Paul Belmondo à contre emploi dans « Léon Morin, prêtre »de Jean-Pierre Melleville donne là une autre dimension dans le dialogue à cette jeune veuve fuyant les allemands.

 Pourtant, c’est véritablement le cinéma populaire qui fera de lui « Bebel ». Celui où se mêlent l’action etl es cascades, un registre dans lequel Belmondo excelle tout autant que dans le7ème Art d’auteurs.  Que ce soit sur les toits de Paris, au dessus du métro ou suspendu à un hélicoptère, Bébel va rester de la fin des années 70 aux années 80, le recordman du box office à chaque sortie de film. De 1987 à 1996, Belmondo revient au théâtre jouant pendant trois ans l’un et l’autre « Kean » et « Cyrano de Bergerac ». Moi, je l’avoue, Belmondo a été le modèle d’une adolescence pourtant presque tranquille.   Et lorsque le « chapeau » me travaillait un peu plus que d’autres jours, je n’hésitais pas à dire « Toc toc , Badaboum,permettez que je pète le hublot de cet appareil ».  Et là, vraiment, je sentais que je revêtais le costume de « Bebel ».