Arrêts maladie, attention aux contrôles !

Depuis quelques mois un système de l’ombre a été mis en place pour contrôler de plus en plus les arrêts maladie des employés Français, la différence avec le système "normal" étant que ce ne sont pas des fonctionnaires payés et recrutés pour ça qui le font (agents de la Sécurité Sociale, médecins de la SS) mais des médecins dits de "famille" (ou Généralistes) qui font cette tâche pour arrondir leur fin de mois ! 

 

 

Ce qu’il faut bien comprendre :ce sont des sociétés privées qui à la demande de l’employeur demandent à des médecins généralistes des contrôles inopinés comme par exemple Securex, Medical-Partner ou Mediverif.  

Il y’a même eu un décret paru discrètement le 26 Août pour conforter ses pratiques. L’ordre des Médecins a réagi aussitôt en tirant la sonnette d’alarme contre cette douteuse façon de contrôler de la part de la Sécu ! Ces médecins sont d’ailleurs très mal vu par leurs confrères qui les insultent en les traitant de  "traîtres" ou de "flics" ….

 

Le gros changement avec cette pratique est que si un salarié est épinglé par un pseudo contrôleur ses indemnités sont totalement annulées, celles de l’entreprise et celles de l’assurance-maladie. Alors qu’auparavant seules les indemnités de l’employeur étaient coupées. Ensuite l’employé incriminé conserve le choix, de reprendre le travail dès le lendemain ou de garder le repos… à ses frais. Il peut contester la décision auprès de sa caisse d’assurance-maladie. Celle-ci est tenue de le recevoir dans les quatre jours pour un nouvel examen par un médecin-conseil. Si le salarié refuse de se laisser examiner, il ne reçoit plus aucune indemnité. S’il est absent le jour de la visite, ses indemnités complémentaires (dues par l’employeur) sont aussitôt suspendues, mais pas les indemnités journalières de la Sécurité sociale.

 

Par ailleurs un doute a toujours plané sur la partialité de ces visites, et là encore la Sécurité Sociale fait fort puisqu’elle refuse de faire un comparatif entre les deux types de contrôles alors qu’elle a tout les chiffres pour mener une comparaison (à titre d’information avec les contrôles "officiels" de la SS, 11% des cas sont non-conformes).

 

Voici le témoignage du docteur Benoît Breuil généraliste de Dompierre-sur-mer (Charente-Maritime) qui fait de 5 à 6 contrôles par mois:

 

" C’est plus rare qu’on ne l’imagine (d’émettre un avis défavorable, ndlr). Au printemps, j’ai examiné un salarié travaillant chez un fabricant de bateaux, un homme d’une quarantaine d’années souffrant du dos. Ce monsieur moulait des coques en résine polyester dans des positions inconfortables. J’ai regardé les radios et l’ordonnance de mon confrère. Aucun doute, l’arrêt initial de plusieurs mois était fondé. J’ai palpé son dos, je l’ai regardé s’asseoir, s’allonger, bouger. Sa reprise n’était prévue que trois semaines plus tard, mais j’ai constaté que, ce jour-là, il aurait tout à fait pu être à son poste. J’ai donc rendu, en toute indépendance, un avis défavorable.

 

Je trouve cela honteux même si il est vrai que les abus sont nombreux dans cette situation d’arrêt maladie et qu’ils faut punir les profiteurs, mais ceci n’est-il trop ? N’est-ce pas encore une fois du flicage ? Cela ne profite-il pas aux patrons et employeurs ?