Il n’y en aura pas de facile!

Il est 8h du matin, la lumière particulièrement claire et blanche qui emplit ma chambre à coucher suffit à me faire comprendre que la neige a recouvert le paysage almatois. Je me lève, me brosse les dents et j’enfile tuque et mitaines afin de me rendre au collège. Réjouie devant l’arrivée de l’hiver qui me rougit les joues et me gèle les pieds, je me rends à mon cours en affichant mon plus radieux sourire ; j’ai toujours aimé cette saison! Sur mon chemin, je croise des dizaines de gens qui, apparemment, ne partagent pas du tout ma joie.

Une étudiante se présente au cours en retard en maugréant contre les "joies de l’hiver". Elle est outrée du fait que le moteur de sa voiture ait refusé de démarrer à cause de la température glaciale. Bien que comprenant sa frustration, je me demande si elle est justifiée. Après tout, elle possède un véhicule pour faciliter ses déplacements et a accès à une éducation de qualité.

Plus tard, un ami entre dans le département, se plaignant contre le "Christ d’hiver" (Dieu ayant surement un rapport très étroit avec Mère Nature, il semble approprié de l’utiliser dans ce contexte, évidemment!) qui va encore lui coûter les yeux de la tête en chauffage pour son appartement. Certes, cette saison froide lui occasionnera un remaniement budgétaire (un peu moins de bière pour un peu plus de chaleur) et une bonne dose de sacrifices pour réchauffer son logis. Cependant, cela démontrera une capacité de gestion de budget que certains n’ont pas. De plus, cela implique la possession d’argent et d’un logement adéquat.

Au dîner, d’autres discutent du temps qu’ils ont perdu à chercher leurs bottes, à déblayer leur auto, à pelleter leur cour ou simplement de la température insoutenable qu’ils ont eu à subir pendant les quelques minutes passées à l’extérieur.

Je ne suis pas une sainte non plus. Je sais pertinemment que, d’ici quelques semaines, je risque d’en avoir moi aussi "plein mon casque" de l’hiver! 

Il est 8h du matin, le thermomètre affiche -35 degrés Celsius. Dans la nuit, le mercure serait descendu jusqu’à -40,7 degrés en Abitibi (ce qui représente un record de froid pour notre province). Cette vague de froid nous touche tous directement, mais prenez une seconde pour considérer les chiffres suivants.

Selon le Secrétariat National pour les sans abri, environ 150 000 personnes vivraient dans la rue au Canada. 

Selon Gordon Laird (Shelter – Homelessness in a Growth Economy : Canada’s 21st Century Paradox), ce nombre s’élèverait à plus de 300 000 itinérants.

Seulement sur l’île de Montréal, le gouvernement du Québec recense environ 1800 itinérants (pour 1 620 693 habitants).

Pendant que les riches se plaignent, les sans abri endurent. Consolons-nous, parmi tous ces gens, seulement quelques uns mourront de froid encore cet hiver…

 

Médiagraphie

 

Population Montréal

http://ville.montreal.qc.ca/ portal/page?_pageid=6897, 67633583&_dad=portal&_schema= PORTAL

 

Nombre itinérants Montréal

http://www.grandquebec.com/ psychologie-quebec/itinerance/

 

Record Abitibi :

http://www.cyberpresse.ca/le- soleil/actualites/ environnement/201101/24/01- 4363258-nouveau-record-de- consommation-delectricite.php? utm_categorieinterne= trafficdrivers&utm_ contenuinterne=cyberpresse_ lire_aussi_4363089_article_ POS1