Candidature de Nicolas Hulot à la Présidentielle – La nouvelle machine à faire perdre la gauche ?

Selon Yves Cochet, la décision de Nicolas Hulot à se présenter aux prochaines élections Présidentielles « serait prise à 90 % ». Le député vert de Paris, lui-même candidat, annonce, que dans une telle hypothèse, il se retirerait immédiatement au profit de l’animateur de télévision.

On se souvient que, déjà, en 2007, Nicolas Hulot avait laissé planer le doute, durant de longs mois, sur ses ambitions personnelles puis avait renoncé après que son pacte écologique ait été adopté par la plupart des candidats. Depuis beaucoup de mesures envisagées dans le cadre du Grenelle de l’Environnement ont été reportées sine die et, face à la crise, le principe d’une taxe carbone, mesure pourtant phare aux yeux du Journaliste,  a été mis en échec par le gouvernement et le parlement. De ce combat, à demi avorté, Nicolas Hulot conserve un souvenir amer.  

Christophe Rossignol, conseiller régional d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) du Centre, a lancé, voici quelques jours, une pétition pour soutenir cette candidature. Celle-ci a déjà recueilli plus de 70 signatures d’élus et de cadres écolos.

NKM déclarait, hier soir, que la politique était un métier difficile laissant entendre que Nicolas Hulot avait peu d’intérêt à brouiller son image et à se perdre dans un milieu ou il n’était manifestement pas totalement adapté.  Pour Noêl Mamère « En France, les élections législatives succèdent immédiatement à la présidentielle, et le candidat ne peut pas laisser ses électeurs au milieu du gué. Il doit annoncer le choix des alliances qu’il souhaite passer». Cécile Duflot, moins critique, a indiqué avoir eu « des échanges francs et directs » avec l’Animateur. Bien que soutenant officiellement la candidature d’Eva Joly, la Direction du Parti, sans doute refroidie par les prestations télévisées et déclarations de l’ancienne magistrates,  jugées peu convaincantes,  pose ici une nouvelle pierre dans la perspective de 2012.

Les divisions, au sein d’EELV, sont, en réalité plus profondes qu’il n y parait. Gabriel Cohn Bendit et Franck Laval soutiennent l’idée d’une voie alternative à Eva Joly et Nicolas Hulot. Ils militent en faveur d’un accord conclu, dès le premier tour, avec les socialistes. On trouve, ici toute la difficulté d’un parti écologiste, qui se maintient à des niveaux élevés dans les élections locales et qui, lorsqu’il affronte les scrutins nationaux, peine à se faire reconnaître.  Selon une étude d’IFOP, EELV recueillerait, dans l’hypothèse la plus favorable, au maximum 6 % des voix.  Le spectre d’une gauche absente du second tour hante encore les esprits, et parmi les verts, nombreux sont ceux qui plaident plus de réalisme. Pourtant malgré, l’appui de certains ténors du PS, cette position demeure très minoritaire.

Faux suspense ou vraies interrogations, les valses hésitations d’un DSK au PS et de Nicolas Hulot chez EELV constituent, une nouvelle brèche, au sein d’une gauche éclatée qui peine à trouver une cohésion. On se rappelle du scénario de 2007, d’une gauche affichant une unité de façade à laquelle peu d’observateurs croyaient.