La mort volontaire n’est pas incompatible avec la décence.

 

Le choix de sa fin de vie est affaire personnelle et très respectable, et nombre d’anonymes, mais aussi de personnes plus connues, parmi lesquelles Mireille JOSPIN, Roger QUILLIOT et, plus récemment le prix Nobel belge Christian DE DUVE, qui ont choisi, au soir de leur vie, de quitter ce monde dans la dignité et la sérénité.  

Ces jours-ci, un homme s’est suicidé devant de jeunes enfants dans une école. Ce geste horrible peut certainement être mis sur le compte d’un état maladif et dépressif.  

Que penser par contre du suicide, ce jour, du sulfureux historien d’extrême droite Dominique VENNER, qui s’est tiré une balle dans la bouche devant l’autel de la cathédrale Notre Dame de Paris, alors que de nombreux touristes et pélerins s’y trouvaient.

Quelles que soient les raisons de ce suicide, ce départ volontaire est « gâché » par les circonstances dans lesquelles il s’est déroulé.

S’il voulait donner un retentissement à son départ, il aurait pu le faire d’une façon bien plus décente, sans choquer des personnes qui ont du, malgré elles, assister à un spectacle auquel elles n’étaient pas préparées.

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Abdelaziz Bouteflika (1937-2013 ?).

 

Voici plusieurs semaines que le président algérien Abdelaziz BOUTEFLIKA, âgé de 76 ans est venu à Paris, à l’hôpital du Val de Grâce pour y subir des examens médicaux, a priori consécutivement à un cancer de l’estomac pour lequel il avait déjà été soigné en 2006.

La France, qui a accueilli et qui soigne le dirigeant algérien, en raison du secret médical et du principe de non-ingérence dans les affaires d’un pays tiers, ne fait aucun commentaire.

Le gouvernement algérien, jusqu’à hier, fidèle à l’obscurantisme qui le caractérise depuis toujours, n’a donné aucune information réelle et sérieuse sur l’état de santé de son chef d’Etat. 

Mais les Algériens s’interrogent. Trop, de l’avis des autorités qui ont, ce matin, interdit la parution de deux journaux, « Man Journal » et « Djaridati », parce qu’ils posaient la question de l’état de santé réel de BOUTEFLIKA et de sa succession, évoquant le « coma profond » dans lequel serait plongé le chef d’Etat. 

On pense immanquablement à la fin d’Hugo CHAVEZ, qui se rétablissait fictivement, le temps pour sa garde rapprochée de mettre en place la succession qui lui plaisait.

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François, un an après…

 

Depuis plusieurs jours déjà, on nous ressasse de bilans de la première année de présidence de François HOLLANDE, bons pour certains, mitigés pour d’autres, catastrophiques pour d’autres encore, selon leur appartenance politique ou les espoirs qu’ils avaient mis dans cette élection.

 

Sur le bulletin de l’élève François HOLLANDE, je pense sincèrement que l’on peut mettre : « Satisfaisant, mais peut mieux faire. »

 

Il est vrai qu’il n’a pas été inactif, et que les circonstances ne l’ont pas aidé. Les premières semaines ont vu la mise en place de toute une équipe dirigeante, dont beaucoup n’avaient pas d’expérience de gouvernement, alors même que l’on découvrait des cadavres dans bon nombre de placards, et que le climat économique mondial n’était pas serein.

Si on a une once d’honnêteté, on ne peut pas imputer à François HOLLANDE le niveau du chômage en France, les conditions de vie difficiles, la perte de pouvoir d’achat des ménages. Ceux-ci sont directement les conséquences de la crise mondiale, aggravées par des mesures de réductions d’effectifs qui avaient été sciemment repoussées après l’élection présidentielle.

Certes, le candidat HOLLANDE avait fait des promesses exagérées et d’autres qu’il n’était pas en mesure de contrôler, mais tous les candidats ont fait ainsi, et depuis toujours, et, ne dit-on pas que les promesses n’engagent que ceux qui les croient ? D’ailleurs tout citoyen qui s’intéresse un tant soit peu à la politique sait très bien que dans les professions de foi des candidats à une élection certaines promesses sont faites pour rester au stade de promesse et ne sont pas destinées à être réalisées.

 

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Les politiques et l’argent : à qui le tour ?

 

Après Jérôme CAHUZAC, nous avons Claude GUEANT et Thomas FABIUS.

 

Le premier, ancien sinistre de l’Intérieur, a fauté, c’est sûr. Si les 500 000 euros qui sont passés par son compte bancaire ne venaient peut-être pas de KHADAFI pour soutenir Nicolas SARKOZY, ils n’en sont pas moins entachés d’un parfum de fraude. Si effectivement ils sont le fruit de la vente de deux tableaux, on aimerait savoir comment Claude GUEANT les avait acquis et, surtout, comment il a pu les vendre à un prix a priori surévalué, et surtout sans en avoir reçu l’autorisation du Ministère de la Culture.

L’affaire subsidiaire des dépenses en espèces quant à elle sent le soufre également. Même si ces versements qu’il aurait eu à partir des fonds secrets, de primes de police ou de je ne sais quelle combine du Ministère de l’Intérieur qu’il a dirigé pendant une époque, selon des procédures en vigueur ou tolérées alors, on ne peut qu’en être sidéré ! On nous ressasse sans cesse l’abnégation de membres de cabinets ministériels, qui ne sont pas payés à leur juste valeur, qui ne comptent pas leur temps, etc….Facile lorsqu’en plus d’un traitement modeste on touche des enveloppes bien garnies, non déclarées, non soumises à cotisations ou impôts.

Faut-il être con pour rester simple salarié dans quelque entreprise privée que ce soit !

 

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Sondages : les regarder et ne pas en tenir compte.

 

Chaque jour apporte son lot de sondages, sur tout et n’importe quoi, de la politique aux intentions d’achat, des souhaits de vacances aux désirs intimes, des projets de carrière à l’opinion sur son patron, son conjoint, ses enfants, etc…

 

Les résultats de ces études peuvent être intéressants et apporter des enseignements, mais en prenant d’extrêmes précautions.

Qui a réalisé le sondage et, surtout, comment et en fonction de quels critères a été établi le panel des sondés ?

Comment était rédigée la question, et quelles possibilités de choix offrait-elle aux personnes interrogées ? Etait-elle facile à comprendre ? N’était-elle pas biaisée ?

Comment était réalisé le sondage ? En face-à-face, par téléphone, par écrit, par internet ?

Dans quel environnement ou quel climat était-il réalisé ? La question du rétablissement ou non de la peine de mort, par exemple, posée une semaine après l’assassinat d’un enfant, dans une ambiance passionnée, n’amènera pas les mêmes réponses que si elle est posée lors d’un calme mois de juillet ensoleillé.

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Il faut traquer et employer les biens mal acquis.

 

Le vocable de « biens mal acquis » est apparu dans les conversations lorsque quelques juges courageux se sont mis à traquer les biens en général luxueux possédés en France notamment par des dirigeants (ou membres de leur famille) de pays africains, visiblement acquis avec de l’argent obtenu illégalement (spoliation de leurs concitoyens ou détournement d’aides ou subventions émanant d’autres pays ou organisations).

 

Dans notre pays existent d’autres biens mal acquis : propriétés, voitures de luxe, biens mobiliers divers, achetés avec le fruit du commerce de la drogue, de la prostitution, d’escroqueries diverses et variées.

 

Un dispositif législatif et réglementaire existe depuis 2005 et des lois de 2010 (loi 2010-768 du 9 juillet 2010) et 2012, permettant aux juges de saisir ces biens et d’en confier la gestion provisoire à l’AGRASC (Agence de gestion et de recouvrement des avoirs criminels saisis et confisqués), jusqu’à ce que leur acquisition est jugée licite (et ils sont dans ce cas restitués à leur propriétaire) ou illicite, auquel cas ils sont vendus et leur produit revient à l’Etat ou à la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie.

En moins de trois ans, l’AGRASC a traité près de 20 000 affaires et saisi plus de 34 000 biens pour une valeur d’un demi milliard d’€uros.

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Ne laissons pas tuer nos producteurs laitiers !

 

Coincés entre une augmentation des coûts des matières premières et les grands distributeurs pas enclins à partager les bénéfices, les producteurs de lait manifestent leur colère et demandent, de façon pérenne, une augmentation du prix d’achat qui leur est octroyé pour leur production.

Ils auraient besoin de 3 centimes supplémentaires par litre, pour équilibrer leurs comptes, alors que les grandes surfaces ne consentiraient à leur donner que 2 centimes.

Certes, cette hausse de 3 centimes représente quasiment une augmentation de 10 % du prix actuel, mais c’est cette évolution qu’ont subies leurs charges en 2012. Par ailleurs, ceci ne représenterait qu’environ 2 % du prix que paie actuellement le consommateur final que nous sommes.

 

Une quantité importante du lait vendu en grandes surfaces est importée, déjà, et si des éleveurs sont contraints de cesser leur activité, cette part d’importation augmentera encore, et nos campagnes continueront de se dépeupler.

 

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Un référendum sur la moralisation de la vie politique ? Une très mauvaise idée !!!

 

Le Président HOLLANDE veut frapper un grand coup et prendre des initiatives fortes en matière de moralisation de la vie publique. C’est bien évidemment une excellente chose.

Des personnalités politiques, de droite comme de gauche, et même du centre, préconisent la voie référendaire pour approuver ces modifications de la législation.

Ce serait malheureusement une impasse.

 

Quand on constate que sur un sujet aussi proche des citoyens que la fusion des trois assemblées départementales et régionale d’Alsace en un conseil unique d’Alsace seuls 35,96 % des votants ont participé au référendum ce dimanche (35,11 % dans le Bas Rhin et 37,18 % dans le Haut Rhin), il est certain qu’un référendum sur la moralisation de la vie politique n’attirerait pas davantage les électeurs. Entre les électeurs pas concernés par le problème, ceux qui pensent que, de toutes façons, les politiques sont pourris et le resteront toujours et les abstentionnistes par principe, on aurait déjà une large partie des électeurs.

Ensuite, le sujet est trop complexe et large pour que la question posée aux électeurs puisse être simple. Or, si elle ne l’est pas, elle rebutera des électeurs potentiels.

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Les abus de l’UMP.

 

Décidément, l’UMP, en proie à de sérieuses rivalités internes n’en finit pas de se dévoyer.

 

La mise en examen du citoyen ordinaire malgré lui Nicolas SARKOZY a déclenché des réactions totalement insensées de la part de certains de ses amis que l’on pensait plus posés et surtout plus respectueux des institutions qu’ils se targuent habituellement de défendre, alors même qu’elle réjouissait secrètement des candidats potentiels se préparant pour 2017.

La mise en examen de l’ancien Président peut être jugée abusive, et elle peut même être contestée par le principal intéressé, mais il est d’une part totalement ridicule de parler de concomitance avec la démission de Jérôme CAHUZAC et de manœuvres politiciennes et il est, par ailleurs, honteux de traiter les juges et la justice comme ils l’ont été par Messieurs Guaino, Wauquiez, et Madame Morano, entre autres, qui n’ont décidément pas peur du ridicule et ont fait preuve d’un total manque de maîtrise et de retenue.

Monsieur SARKOZY est un citoyen comme un autre, malgré qu’il ait pu conserver certains avantages matériels dus aux anciens Présidents, et alors même que, en tant que membre à vie du Conseil Constitutionnel il devrait faire montre d’un plus grand respect de la Justice ; la France n’a de ce fait pas été « salie » par le juge Gentil, au contraire. Celui-ci a montré que certains privilèges n’exonéraient pas de l’obligation de respecter la loi. Si cette mise en examen est abusive, elle doit être contestée JURIDIQUEMENT par le mis en examen et elle sera, le cas échéant, ou confirmée ou infirmée.

 

Dimanche avait lieu à Paris une énième manifestation contre le mariage pour tous, organisée essentiellement par des mouvements de droite. De nombreux élus de l’opposition se sont joints à ce mouvement et ont pris la parole. Non seulement pour contester ce projet de loi, mais aussi pour attaquer la politique du gouvernement et les prises de position présidentielles.

C’est là une manœuvre bassement politicienne, car nombre de personnes étaient venues pour contester le mariage pour tous et ont été prises en otages dans une attaque en règle contre d’autres aspects de la vie politique et économique française.

Et, là encore, que d’abus de langages et de prétention ! Ce n’est pas parce que un, voire deux, ou même trois millions de personnes contestent cette avancée qu’est le mariage pour tous qu’il faut revenir sur ce projet.

Cette idée faisait partie du programme présidentiel. Le Président Hollande a été élu à la majorité, le projet est donc mis en œuvre. Il a par ailleurs été longuement discuté à l’Assemblée Nationale et ailleurs, et il va l’être au Sénat. Il sera voté au Palis du Luxembourg et, suite à tout ce processus, adopté par une majorité de nos concitoyens et devra donc être appliqué.

Tout le reste n’est que perte de temps, ce qui est surprenant de la part de gens qui demandent au Président de s’occuper des vrais problèmes des Français plutôt que du mariage gay, alors que eux-mêmes gaspillent leur temps et leur énergie dans une lutte vaine et inutile.

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L’homme et la domestication de la nature.

 

L’être humain, toujours avide de conquêtes, cherche depuis toujours à domestiquer la nature, à la dompter pour en tirer profit.

Ce fut le cas jadis, dans le but louable de survivre, de boire et manger.

Ainsi, nos ancêtres cueillirent-ils les fruits de la terre, attrapèrent-ils les bêtes vivant sur terre, dans les airs et dans l’eau. Plus tard, ils utilisèrent la force de l’eau et des vents pour remplacer la force humaine.

 

Puis vint l’époque où l’homme se fit conquérant, non pas pour sa survie ou pour épargner ses propres ressources, mais pour son plaisir ou sa soif de vaincre, voire sa vanité.

Et il se crût invincible.

Et il fit tout et n’importe quoi.

Il prît des risques inconsidérés dans certains cas. Dans d’autres, il mit à mal, inutilement et bêtement, la nature elle-même, ne se souciant guère des êtres humains qui, après lui, hériteraient d’une nature moins riche, moins belle, moins hospitalière.

 

Ces derniers jours, on entendait à la radio ou à la télé : « La montagne a encore tué ce week-end… ». Non, la montagne ne tue pas. C’est l’inconscience de certains qui tue, le sentiment d’invincibilité, le non-respect du caractère sauvage et « naturel » de la nature. La montagne n’y est pour rien. Tous les vrais montagnards, qui connaissent et aiment leur montagne, savent que, dans certaines conditions météorologiques, des avalanches peuvent se produire. Ils évitent alors ces secteurs pendant le temps où le risque est grand.

 

De la même façon, les modifications apportées aux cours d’eau, aux bords de mer, si elles ne tiennent pas compte des « caprices éventuels » de la nature, occasionnent, un jour ou l’autre, une catastrophe.

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