gadonneixOn peut compter sur Pierre Gadonneix, le PDG d’EDF, pour veiller sur l’intérêt de son entreprise. Sur celui des consommateurs, moins. Rendez-vous compte : son bénéfice net a reculé au premier semestre 2008 de 12,2%, horreur ! Aussi réclame-t-il de l’État une hausse des tarifs "au plus égale à l’inflation", qui pourrait atteindre 3%. Justification : couvrir "les coûts" de l’entreprise. Mince alors ! Le bénéfice net n’est-il pas là pour ça ? Parce que même en baisse de 12,2%, il a tout de même atteint 3,08 milliards d’euros, ce qui fait dans les 6 milliards par an ! Pourquoi alors imposer une hausse au cochon de payant ? Est-il normal que la fourniture d’électricité, besoin vital, serve à engranger de tels profits, alors même que le pouvoir d’achat des Français est en berne bouzou ? Pour l’économiste Nicolas Bouzou, "Même si les prix de l’électricité n’augmentent pas beaucoup, une hausse sera fortement ressentie par les Français, car ils sont en ce moment pris en étau, les prix continuant d’augmenter plus vite que les salaires. L’électricité représente 2% de la consommation totale des ménages. Ce n’est pas énorme en soi, mais une hausse des prix pèserait essentiellement sur les ménages les plus modestes". Ben oui. Et voilà que GDF, scandaleusement insatiable, après les 4% de janvier et les 5,5% d’avril, réclame une nouvelle hausse. Il faut bien nourrir les actionnaires. Christine Lagarde n’a pas fermé la porte à cette hypothèse, évoquant la possibilité d’ "ajuster" les tarifs du gaz. Faisons confiance au gouvernement : il veille sur notre pouvoir d’achat !