Même après les indépendances, la France n’a ménagé aucun effort pour continuer d’influencer d’une façon ou d’une autre sur la vie de ses anciennes colonies. Il s’agissait théoriquement de la coopération internationale ; au mieux, une façon pour le géant mondial d’aider ses anciens élèves à vite se développer ! Mais alors, un demi siècle plus tard, les africains meurent encore de faim, le paludisme n’a pas reculé ; la pratique démocratique est restée jusque là un véritable luxe pour les pays d’Afrique francophone notamment. Est – ce alors à conclure que la politique française en Afrique est une politique inefficace ? Plusieurs indicateurs nous autorisent à semble – il  à répondre par l’ affirmative ! D’ailleurs,  l’hostilité des jeunes africains aujourd’hui à l’égard du pays de Nicolas Sarkozy l’atteste à suffisance. Quels sont ces indicateurs et comment ces jeunes manifestent – ils leur hostilité ? La réponse dans la suite de cet article.

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À son arrivé à l’Elysée, Nicolas Sarkozy s’est présenté  comme l’homme par lequel passera  la rupture de la France – Afrique. C’était donc indirectement une façon pour  le nouveau président français de reconnaître les erreurs fatales qu’avaient par le passé commis ses prédécesseurs en s’immisçant de façon flagrante dans des affaires touchant directement à la souveraineté des pays africains.

A chaque fois que monsieur Sarkozy  s’exprimait sur l’Afrique, il ne manquait pas de le souligner ; c’est ainsi qu’il a suscité chez les africains un grand espoir de voir enfin la France considérer leurs pays comme des  Etats à part entière.

Aujourd’hui, après plus de trois années passées au palais de l’Elysée, difficile dans les faits de faire un distinguo entre la politique africaine de Sarkozy et celle de Chirac ou les autres ; bien au contraire, le peuple africain dans sa majorité estime aujourd’hui que la situation ne fait que perdurer et tend même au pire. Bien que ne disposant  pas de statistiques fiables pour le démontrer, pas besoin d’être un quelconque spécialiste aujourd’hui pour comprendre que la génération africaine actuelle rejette et condamne même très fermement la politique africaine de la France, notamment dans les pays d’Afrique francophone. Pour conforter leur position, les jeunes africains se fondent sur les résultats très négatifs selon eux de plus d’un demi-siècle de coopération ; aussi, comparativement à la Chine qui est arrivé en Afrique bien après les français, ils constatent que la Chine en ces quelques années, bien qu’étant relativement moins développée que la France a posé à leur endroit des actes perceptibles et salutaires, contrairement aux français qui ont passé cinquante années durant à « piller » et à donner des pseudo leçons de démocratie aux africains.

Aujourd’hui, à chaque apparition du président français sur un écran de télévision, il est très  hué par les jeunes africains ; même les français vivant en Afrique n’ont toujours plus toute l’estime et la crédibilité qu’ils avaient par le passé. Le championnat français qui jadis passionnait énormément les jeunes camerounais, ne semble plus rien leur dire, au détriment de ceux des autres pays à l’instar de la grande Bretagne, d’Espagne, d’Italie, du Portugal voir même de Turquie. Plus loin, même sur le plan spirituel, les africains francophones adhèrent le plus aujourd’hui aux églises d’obédience  Anglos – saxon.

Au rang des faits qui offusquent tant la classe intellectuelle africaine figure et en bonne place la façon avec la quelle la France a traité le dossier ivoirien. Certains africains ne comprennent jusqu’aujourd’hui pas le revirement de position qu’a opéré la France au lendemain de la chute du président Ben Ali de Tunisie, ou même encore Hosni Moubarak de l’Egypte.

Il est certes vrai que la France n’est pas la seule puissance colonisatrice de l’Afrique ; mais il semble que comme le pensent les africains aujourd’hui,  que contrairement à ses cousins anglais, portugais, italiens… qu’elle exagère un peu !  La décision de l’union africaine dernièrement d’empêcher  le  président Sarkozy d’évoquer la crise ivoirienne à la tribune du récent sommet de l’U.A  l’atteste à suffisance.

L’Afrique est l’avenir du monde dit – on régulièrement ; il serait donc très préjudiciable pour un pays fut – il grande puissance ou non, de concevoir son avenir sans elle. Cependant, il convient pour tout ces pays de se souvenir à chaque instant que l’Afrique des années 2000 et plus n’est plus celle de l’aube des indépendances ! Car les mentalités ont changé !