Un article de la revue « valeurs mutualistes » porte parole de la mutualité enseignante , ainsi qu’un second article du Figaro-magazine de mars 2007 , nous révèlent qu’un rapport officiel remis récemment au ministre de la santé Xavier Bertrand, et portant sur «  la situation de l’automédication en France et perspectives d’évolution » préconise le recours à cette pratique  et s’appesantit longuement sur son volet économique ……

En effet, ce rapport qui ne cache pas son objectif premier ( réaliser des économies) propose entre autres mesures le déremboursement de certaines familles de molécules qui ne nécessitent pas d’avis médical….Le débat est maintenant largement ouvert  et l’on peut raisonnablement se demander si  l’automédication en tant que comportement  ne présente pas de risques  potentiels importants ….En « accroître l’usage et ainsi révéler un marché porteur »  n’est-ce pas contradictoire pour l’usager avec les messages insistant sur le bon usage des médicaments, qu’on lui envoie régulièrement par ailleurs ???Certes nos voisins Anglais, Italiens ou Allemands consacrent à ces médicaments le double , voire le triple du budget français….

 

Mais de nombreuses questions restent posées, en particulier celles relatives aux règles de sécurité et du contrôle de l’information en direction des catégories de population les plus vulnérables….Car jouer à l’apprenti docteur ne s’improvise pas  et pour résumer on peut dire comme le fait l’Apnet ( association pédagogique nationale pour l’enseignement de la thérapeutique) que :  «  l’automédication ne présente pas d’inconvénient, à condition qu’elle n’entraîne aucune perte de chance pour le malade. Pour cela plusieurs conditions sont nécessaires, à commencer par une utilisation de courte durée, quelques jours seulement ».

 

Sans oublier aussi les dangers de l’interaction médicamenteuse, les personnes à risque (enfants, femmes enceintes et personnes âgées) , le  possible réemploi de médicaments usagés ou même périmés et enfin les problèmes de responsabilité en cas d’accidents médicamenteux, qui n’ont encore aucun cadre juridique…à suivre sans doute ou bien à débattre ……