Mes chers concitoyens, 

Je désire discuter avec vous d’un problème assez préoccupant. Je crois que de nouvelles élections fédérales rendent le moment propice pour vous en faire part. Il s’agit d’une faille au sein même de notre démocratie, chez nous, les électeurs. Selon moi, nous donnons trop peu d’importance à notre rôle de citoyen. En effet, moins de 57,33% de la population s’est présenté au bureau de scrutin aux élections générales de 2008. Ce taux de vote correspond au plus bas au Québec depuis 1927.

 

Selon moi, la principale cause d’un tel relâchement démocratique serait l’image que l’on donne à la politique en tant que société. Prenons par exemple la réticence qu’on éprouve à vulgariser la politique pour les enfants. Dans la situation où un enfant voudrait savoir qui est Stephen Harper, combien d’entre-nous lui dresserait un portrait réaliste et/ou positif? Certes, très peu de gens. La pratique courante serait même d’en faire une description remplie de jugements négatifs que l’enfant ne peut comprendre. Dans ce contexte, le futur citoyen associe la politique avec l’insatisfaction constante. Il est difficile, lorsque dès notre enfance on est confronté à la platitude démocratique, de s’y intéresser une fois la majorité arrivée.

 

Également, il y a un problème de déresponsabilisation de la population. Plusieurs se disent que leur voix est sans importance. Certains se plaignent d’être trop mal informés pour prendre une décision, alors que toutes les ressources sont à leur portée.  D’autres exercent leur droit de vote, mais considère leur travail achevé après les élections et se contente de maugréer leur insatisfaction en privé alors qu’ils pourraient le faire en public grâce aux médias actuels.

 

Je ne fais pas exception et ne crois pas exercer pleinement mon devoir de citoyenne (octroyé depuis peu). Par contre, je crois qu’il est nécessaire de rappeler notre devise québécoise :

 

Je me souviens… de l’obtention de la responsabilité ministérielle par l’acte d’union en 1848.

 

Je me souviens… de l’Acte de l’Amérique du Nord Britannique de 1867 qui a consolidé le régime parlementaire et permis la pérennité du français au Canada.

 

Je me souviens… de l’octroi du droit de vote aux femmes en 1918 au Canada et en 1940 au Québec.

  

Mais le souvenir n’est pas tout, il implique une responsabilité. Selon moi, utiliser les droits qui nous ont été accordés est une forme d’hommage à rendre à ceux qui se sont tant battus pour faire progresser notre démocratie. Certains extrémistes proposeraient d’imposer le vote obligatoire comme cela a été fait en Australie, en Belgique et en Suisse imposant plusieurs désavantages. À mon avis d’optimiste, je suis convaincue que nous pouvons redorer l’image collective que nous donnons à la politique; en parler ouvertement, démontrer notre intérêt au quotidien, encourager les autres à s’exprimer, s’informer convenablement puis, se rendre aux urnes fièrement.

 

Élodie Bouchard

 

Références :

http://www.electionsquebec.qc.ca/francais/tableaux/historique-du-taux-de-participation.php

 

http://www.ameriquefrancaise.org/fr/article-450/Le%20patrimoine%20démocratique%20du%20Québec%20de%201792%20à%202010#1

 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Vote_obligatoire