Programmée depuis bien longtemps, la visite au Liban du pape Benoit XVI inscrite dans le sillage du synode des évêques sur le Moyen-Orient (2010), sera bel et bien maintenue en dépit du funeste chaos qui règne dans la région et pour cause, sa papamobile l‘a déjà bien devancé. 

Sur place, les préparatifs vont bon train pour l’accueillir en grande pompe et c’est à la basilique St Paul de Harissa qu’aura lieu vendredi le premier temps fort de ce périple marqué par la remise aux évêques de l’exhortation apostolique postsynodale, aux orientations multiples et variées dont celle phare prônant un dialogue interreligieux avec pour socle un respect mutuel. 

Les rencontres au palais présidentiel de Baabda avec les divers chefs politiques et religieux de toutes obédiences, au cours desquelles Benoit XVI fera part de ses positions par rapport aux conflits en cours et de ses préoccupations quant à l‘exil des chrétiens dont celui des Syriens de Homs, s’annoncent délicates. 

Et dimanche, jour de son départ, aura lieu la messe solennelle sur le City Center Waterfront de Beyrouth qui certainement galvanisera  des foules et des foules dans ce Liban où les Bernadette Soubirous ne font pas défaut. 

La politique, le religieux, deux genres qui ne font pas bon ménage mais si fortement imbriqués l’un dans l’autre et que Benoît XVI devra manier avec force tact et subtilité afin de ne heurter aucun des protagonistes, comme il l‘a déjà fait par le passé. 

Les prémisses de la complexité de la tâche à venir ne se sont pas faits longtemps attendre car on ne retrouve plus la moindre trace du courageux discours qui figurait jusque là sur le site officiel de la visite pontificale, (www.lbpapalvisit.com) et que devait tenir  le patriarche melkite, Grégoire III Laham. 

En effet, ce dernier dans son discours de bienvenue devait exhorter le Saint-Siège à s’impliquer davantage dans la reconnaissance de l’Etat palestinien. Convaincu qu’une telle démarche «en accord avec les résolutions, les décisions de la communauté internationale» serait susceptible d’améliorer la "perception des chrétiens", participerait à "la stabilisation de leur position" ce qui favoriserait le dénouement de tant de problèmes qui enveniment la région. 

Il semblerait toutefois que le patriarche aurait été rappelé à l’ordre par le porte-parole du Vatican, le père Frederico Lombardi, lequel l’accuse d’être allé un peu trop vite en besogne dans la publication prématurée de ce texte de bienvenue. 

Face à la délicatesse de la situation, dans un pays où les deux principaux clans que sont les 8 et 14 Mars ne savent se regarder autrement qu’en chiens de faïence, le pape en a de la matière et de la matière pour délivrer son message de réconciliation auquel aspire toute la population. Au pape Benoît XVI, bienvenue au Liban !

{youtube}lxoHk7eZm7A&feature=player_embedded#!{/youtube}