Au Carrefour des primes.

 

Voilà un enseigne qui vient de réinventer la punition collective. Drôle de façon de comprendre l’injonction présidentielle qui prônait la méritocratie.

Un plus pour celui qui travaille plus vite, mieux, davantage récompense un salarié et éventuellement le fidélise.

Cette fois, on en revient à l’école d’antan. On en revient aussi à des souvenirs plus scabreux de la dernière guerre.

Il semblerait que d’un magasin à l’autre l’absentéisme double, de 9 à 18%. Il doit bien y avoir une raison ? Plutôt que de s’interroger sur ce phénomène, l’enseigne fait une proposition financière : 100 euros (c’est pas énorme !) si l’absentéisme atteint un maximum annoncé.

Voilà qui va mettre de l’ambiance dans la boutique ! Bien sûr, la validité de la raison de l’absence importera peu. A la fin, un chiffre, une statistique.

Et les employés en bonne santé, sans charge de famille de guetter leur collègue qui n’est pas venu au travail. Amabilité en perspective. Chacun d’épier l’autre pour le plus grand plaisir de l’encadrement qui pourra ainsi fixer une nouvelle barre.

Quel bonheur d’attendre sa prime non de son employeur mais du sérieux et de la santé de ses collègues ! Est-ce bien légal selon le droit du travail ?

France Télécom est accusé de harcèlement moral institutionnel et doit en répondre en justice.

La grande distribution est en train d’offrir généreusement, faudra-t-il dire merci ? un nouveau stress, comme si l’on en manquait dans la crise actuelle.

Chez Carrefour®, déprime !