Attention, je ne suis qu’un enfant. Considérez moi en tant que tel !

Je ne connais que ce que l’on m’inculque. Je ne connais pas la vie ou tout du moins pas celle des adultes. Je ne suis aucunement un adulte miniature et s’il vous plait soyez indulgents !

Soyez compréhensif, mettez vous quelques minutes à mon niveau.

Tout ce que je vois est nouveau pour moi et mon monde à moi n’est que découverte.

Je ne suis qu’un enfant. Ne me faites pas découvrir la violence ! Ne m’apprenez pas la torture. Quelle vision du monde souhaitez vous que je perçoive ? Me voulez vous du mal ? Quel mal pourrais-je vous faire, moi ? Du haut de mes quelques mois de vie ? Rappelez vous, vous êtes un adulte… pas moi !

Pourquoi me crier dessus alors que je ne comprends pas ce que l’on attend de moi ? Suis-je à ce point cet être vil pour que je vous inspire cette haine ?

Je ne suis qu’un enfant, crédule, innocent, confiant en la vie et en vous les Hommes. Pourquoi ne serais-je pas confiant ? Je suis heureux de vivre car je découvre et apprend tous les jours. Je joue et cela me rend léger. Je joue et cela m’euphorise, me dynamise.

Je ne suis qu’un enfant alors je vous pose cette question : pourquoi m’infliger tous ces coups ? Pour passer votre colère sur moi qui suis impuissant ? Parce que vous n’avez aucun courage et que votre peu de maitrise de vous vous oblige à s’en prendre à ce petit enfant apeuré que je suis ? Parce qu’il est plus facile de s’en prendre à plus faible que soi ?

Pensez à ma vie ! Fondez quelque espoir dans mon avenir ! Par pitié, arrêtez de me faire souffrir car je ne comprends pas ! Pourquoi moi ? Qu’ai-je fait pour mériter cela ?

Entendez vous ce cri de révolte qui hurle tout au fond de moi ? Savez vous déceler les signes silencieux de mon profond mal être ?

Pourquoi me touchez vous ainsi ? Arrêtez de faire cela, c’est mon intimité, ne la violez pas ! Mon corps n’appartient qu’à moi ! Sachez le respecter.

Et malgré toutes ces souffrances qui me sont infligées, je continue de vous aimer, vous mes parents ! C’est à vous que je dois ma vie et quelle vie… Mais je ne sais pas être rancunier car je ne sais pas encore détester ! Et pourtant j’ai l’impression que c’est ce que vous essayez de m’inculquer…

Apprenez moi plutôt à me respecter avant de vouloir m’inculquer par la force le respect des autres . Je ne comprends pas que l’on me demande de ne pas taper et de tenir de gentils propos alors que vous faites tout le contraire sur ma petite personne.

Apprenez moi la vie mais laissez moi le temps de l’innocence car cela ne semble pas durer bien longtemps quand je vous vois si graves et malheureux tous les jours.

N’attendez de moi que ce que je puis faire, je ne suis encore qu’un enfant.

Aidez moi à avoir confiance en moi et ainsi je pourrai continuer à être confiant envers les autres.

Si je pleure dans mes premiers mois de vie c’est parce que je ne puis m’exprimer autrement. N’y voyez pas de la provocation de ma part et encore moins que je fais cela volontairement pour vous énerver. Je suis dépendant de vous et je n’ai pas d’autre choix que de vous appelez!

Je n’attends qu’une seule chose dans la vie. Je ne prétends pas à grand-chose, je ne suis pas matérialiste et la seule chose que je vous demande est de m’aimer comme moi je vous aime !

Les droits de l’enfant sont encore bien loin d’être respectés.

Les cas de maltraitances infantiles touchent toutes les catégories socioprofessionnelles, tous les pays, toutes les cultures.

Tout le monde peut, à sa façon, être maltraitant, sans même s’en rendre compte !

Parce que l’on ne donne jamais assez la parole aux enfants, voici quelques chiffres effrayants.

 

Toutes les 3 secondes,  un enfant meurt dans le monde suite à des conditions d’extrême pauvreté.

Toutes les 30 secondes dans le monde, un enfant est violé, abusé ou torturé.

Chaque jour dans le monde, plus de 26.000 enfants de moins de cinq ans décèdent .

En France, 2 enfants meurent chaque semaine suite à une forme de maltraitance.

Chaque année, 2 millions de bébés meurent dans le monde.

En 2007, la France offre enfin la possibilité aux enfants de signaler tout mauvais traitement, par téléphone, dont ils seraient victimes. Ce numéro, le 119, est totalement indécelable sur un relevé téléphonique. En 2009, le 119 a enregistré 1.000.000 d’appels !

 

La maltraitance infantile abordée d’un point de vue médical :

 

La forme de maltraitance la plus courante est la négligence (privations, manque d’hygiène, peu de considération pour la santé, manque d’affection…).

 

10 à 20% des enfants victimes de maltraitances présentant de graves blessures du système nerveux, dont 80% sont identifiées au cours de la première année de vie. Ces blessures sont la cause la plus répandue de décès en relation avec la maltraitance infantile.

 

25% des bébés « secoués » décèdent des suites de leurs blessures. 

 10 à 55% des enfants victimes de maltraitances présentent des fractures, surtout chez les enfants de moins de 3 ans.

Seulement 60% des enfants maltraités auront un examen médical leur permettant de soigner leurs fractures. Les 40% d’enfants restants ne seront pas soignés et leurs fractures ne seront détectées que bien plus tard lors d’examens de « routine ».

 

La maltraitance sous forme d’abus sexuels est la plus délicate car l’enfant est menacé, humilié, sous la contrainte psychologique et physique de l’adulte maltraitant. Il n’ose pas, dans la plupart des cas, parler des faits au moment où ils se produisent. Seuls un personnel spécifiquement formées à ce type d’ interrogatoires peut interroger ces enfants abusés et cela une fois seulement.

  

La maltraitance est aussi psychique (rejet de l’enfant, ignorance, dévalorisation, isolement, trop d’attentes irréalisables…).