« Ne met pas ça à ta bouche », « Repose ça, c’est dangereux », « Hop, hop, hop, recrache ça », autant de conseils d’une mère aimante à son enfant turbulent lors de sa phase d’éveil au monde. Les petits garnements ont, très vite fait, avec leur mains de se fourrer des choses dans l’orifice servant à se nourrir. Heureusement l’âge grandissant et les interdictions de maman faisant, l’enfant apprend à ne plus rien avaler qui pourrait lui porter préjudice.
Dans la vie, il y a toujours des récalcitrants, des personnes voulant rester en marges des sentiers battus, désireuses de se faire remarquer. Les avaleurs de sabres sont de ceux-là. Ils ont fait l’objet d’une étude d’un des leurs, Dan Mayer et d’un radiologue, M.Wintcombe. Les travaux ont commencé en 2006 et ont même valu à leurs instigateurs le prix Nobel des sciences improbables en 2007.
Etre un avaleur de sabres est une vraie discipline à ne pas prendre à la légère, il y a des règles, des associations officiellement reconnues et des codes à ne pas transiger. Pour se voir décerner la précieuse licence par l’Association Internationale des Avaleurs de Sabres, il faut se cantonner aux sabres. Cela ne sert à rien d’essayer de vous enfoncer une tronçonneuse dans le gosier, vous vous en ressortirez amoché et sans papier cacheté.
La guilde possède elle aussi son triple A pour Authentique Avaleur d’Armes blanches, le stade le plus élevé sur lequel vous pouvez baser votre renommée. A l’instar des mannequins ou des artistes en herbe qui composent un book pour montrer leurs faits passés, les prétendants au triple A envoient une vidéo montrant l’immense étendue de leur art.
Le choix des armes est également paramétré, il faut une arme du type épée de 38 cm de long avec une épaisseur de 1.3cm. On ne rigole pas avec les calibres chez les dévoreurs d’acier.
L’étude a donc été menée sur 110 cobayes du monde entier. Ils ont été soumis à des questionnaires aus interrogations somme toute banales, depuis quand avez-vous un goût prononcé pour vous fourrer des objets contondants dans la gorge ? Quelle est votre consommation ? Etc.
En combinant les différents résultats, les deux scientifiques farfelus ont pu établir des généralités. Les avaleurs alourdissent leur estomac pour faciliter le passage de la lame, en le lestant, il adopte une position verticale plus adéquate.
Peu sont morts de leur activité malgré une tige acérée rasant l’aorte, le cœur ou encore les poumons. Les simples soucis constatés sur la santé sont des maux dans la poitrine ou des douleurs stomacales.
Tous les sports comprennent des risques. En voiture, F1, Rally ou bien Karting, la sortie de route est une éventualité à prendre en compte, en foot, rugby ou basket, les entorses et autres claquages musculaires sont légions. Chez les avaleurs de sabres, ce sont les larynx perforés ou les œsophages troués, chacun son lot de blessés.