Après avoir, soi-disant, dépouillé des cadavres de Nice un badaud, toute honte bue, a mis en vente sur le Bon coin le butin récolté. Comment lui en vouloir quand nombreux parmi nos éminents responsables se sont fâchés avec l’unité nationale de circonstance lors de la tragédie de magnitude maximale pour des fins inavouables. Comme l’occasion pour eux de donner le change à une population éplorée, une forme d’opportunisme qui confine à l’indécence.
Un monstre qui broie avec un bulldozer un nombre effarant d’innocents sous le coup d’une radicalisation express. Un scénario qui dépasse l’entendement, validé pourtant à la hâte et analysé sous toutes les coutures. S’ensuivent des polémiques houleuses entre des candidats et leurs supporters respectifs, tous fébriles surtout avec l’approche du marathon qui les attend en 2017. Entre l’abécédaire sur « les erreurs à éviter après le carnage de Nice » que nous livre le philosophe panégyriste de l’opposition syrienne, les spéculations sur l’état d’urgence et l’exégèse des processus de radicalisation à grande vitesse, il y a de quoi désespérer de l’humanité.
L’Histoire récente a souvent prouvé qu’en voulant éviter le pire au prix de l’insécurité, les apprentis sorciers se coltinaient à la fois le pire et l’insécurité. Qu’à cela ne tienne , la parade se trouverait désormais dans le durcissement de l’état d’urgence, veut-on nous faire croire. Cette dernière est devenue variable d’ajustement phare pour le traitement contre le terrorisme alors que l’exploitation d’autres éléments précieux est renvoyée aux calendes grecques…Et la politique de l’autruche va se poursuivre cahin caha d’après les menaces musclées proférées par le président au lendemain du carnage dans la ville aux 1256 caméras de vidéosurveillance. « Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l’une ni l’autre et finit par perdre les deux « …
A croire qu’une certaine boite à outils serait arrivée à expiration face notamment à l’explosion du chiffre des candidats à l’horreur, lesquels rivalisent de monstruosité : des pourris, des suicidaires, des détraqués, des jihadistes rapatriés ou pas, tous prêts à faire allégeance à Daech l’état islamique, sinon par identification religieuse du moins par identification sociale. Voire pour bien d’autres affinités que seuls peuvent décrypter les pros de l’indécryptable. Alors que la marge est déjà grande, les fans des tueries de masse sont venus se mettre de la partie.
Devant cette fange parfois incontrôlable et imprévisible, il paraît qu’il faut impérativement respecter certains mots d’ordre, histoire de ne pas faire le jeu des terroristes nous répètent à l’envi ces responsables qui à l’insu de leur plein gré ont déjà bel et bien mordu eux-mêmes à l’hameçon. Savoir à quel saint se vouer lors de la prochaine échéance relève presque d’une gageure.
Pour se réconcilier avec l’humanité, il suffit d’écouter Frank, l’homme extraordinaire au scooter…