Vous pensiez que tout allait déjà mal entre la crise des subprimes et la nationalisation à la truelle des banques américaines et européennes? Et bien, désolé, les nouvelles ne vont pas être meilleures : dans un rapport épidémiologique, l'Institut de veille sanitaire publie le niveau de déprime des Français. Autant dire que les résultats ne sont guères encourageants puisque près de 5,5 millions de personnes souffrent de déprime!

Les médecins previennent cependant que ces chiffres doivent être pris avec précaution: dépression et simple vague à l'âme ne sont pas synonymes. Deux conditions cumulatives créent l'épisode  dépressif majeur (terme médical):d'une part, la constatation d'une période de quinze jours de tristesse ou perte d'intérêt et d'autre part, l'existence d'un symptôme secondaire, tel que la perte de poids, la fatigue, manque d'engouement.

Sommes-nous donc tous des Baudelaire en puissance?

Rassurons-nous, les Français ne sont pas tous frappés par le spleen baudelairien. L'étude de l'Institut démontre que certains profils sont plus enclins que d'autres à la déprime. Dis moi qui tu es et je te dirai comment tu vas?

Il semble que les femmes soient deux fois plus touchées que les hommes par cette maladie de l'âme. Pour éviter un flot d'explications machistes, le rapport précise que les chiffres sont quelque peu faussés par le fait que les hommes rechignent à aller consulter, ce qui gêne moins les femmes.

De plus, les jeunes entre 18 et 25 ans sont les plus exposés à un la survenance d'un épisode dépressif majeur. La conjoncture y est pour beaucoup et la peur d'un avenir sombre mine le moral de la jeunesse française. Un autre âge critique, et pour beaucoup de choses d'ailleurs, est celui de la quarantaine, tout sexe confondu. Le démon de midi se traduit fréquemment par une période dépressive plus ou moins longue, comme el démontre une analyse anglo-saxonne complémentaire. Aussi paradoxal que cela puisse paraitre, cela aiderait même les sujets à avancer par la suite!

L'analyse de l'Institut conforte le palmarès peu glorieux de la France dans le domaine de la maladie mentale : déjà champion de la prise d'antidépresseurs dans le monde, l'Hexagone se démarque une fois de plus. Les professionnels de santé tirent également la sonnette d'alarme, en déclarant que la dépression, à de rythme là, risque de devenir la première maladie mondiale d'ici 2020.