Je suis installée devant la cheminée, mon unique source de chaleur.
La chatte du voisin m’a rendu visite et dort comme une bienheureuse dans un carton.
J’écoute Agnes Orel Aventine : sa voix mélodieuse est tout à fait dans le ton de mes émotions.
Ce fut, une fois de plus, une journée de félicité, radieuse et longue dans sa plénitude.
Pourtant, ce matin après la douche (glagla, il faisait 8,5° dans la maison), je pensais : avant que mon corps ne se flétrisse trop et que mon coeur ne se déshydrate au point de se transformer en pierre, comme j’aimerais qu’un homme qui me plairait, me permette d’être amoureuse de lui.
Un homme qui partagerait ma malice, mon regard émerveillé par tant de beauté;
Un homme qui saurait se montrer capable de me contrer au moment où il le faudrait, juste ce qu’il faut pour casser un peu mon caractère à trop fort tempérament;
Un homme beau de l’intérieur comme de l’extérieur pour me faire fondre comme une guimauve, histoire de savoir que mon coeur peut encore battre la chamade.
Bref, quelques moments de divagation intense comme cela m’arrive de temps à autre.
Ma solitude a un prix : l’absence de l’autre, cet inconnu. Mais qui sait si je le rencontrerai un jour…, avant qu’il ne soit trop tard.
Ici, les températures négatives rendent les nuits glaciales.
Et les journées, oh, ces journées inoubliables par tant de couleurs somptueuses qui me mettent en transe! … et qui nous offrent une chaleur digne d’un mois de juin.
Ai-je envie de retourner chez moi ?
Non!
Je recule la date de semaine en semaine, tout en étant conscience qu’il va bien falloir que je me fasse une raison pour fermer définitivement cette maison jusqu’aux beaux jours du joli mois de mai.
De toutes façons, le tas de bûches a considérablement baissé et j’arriverai, dans quelques jours, à ne plus avoir de bois.
Alors, je préparerai mes bagages et c’est sûr, je laisserai ma Drôme, des larmes au bord du coeur.
Bref, à midi, mon voisin et le maire sont venus prendre l’apéritif chez moi.
Nous étions dehors, en tee-shirt, tellement il faisait chaud.
Des moments comme ceux-ci sont d’un grand bonheur.
Partage de simplicité, de bonne humeur.
Nous oublions le monde qui se teinte de gris.
Nous, on s’en fout : dans notre petit village, tout est radieux, même par temps pluvieux.
Je retrouve auprès de ces gens simples et généreux ce que j’ai perdu auprès de cette fratrie innommable : la joie.
Ensuite, je suis retournée dans mes montagnes à la recherche de pieds de mouton que j’ai trouvés, enfouis sous des tonnes d’épines de pins.
Il faut vraiment avoir le regard acéré pour deviner ces champignons qui poussent dans la terre.
Ils sortent quand ils deviennent gros et souvent, il est un peu tard pour les ramasser, parce qu’un peu mous et donc, un peu vieux.
J’ai aussi trouvé des charbonniers, ceux qui viennent aux premières gelées.
J’en ai bien remplis au moins 5 paniers ces 3 derniers jours.
Je les distribue à ceux qui en veulent et à toutes ces dames dont les années ne leur permettent plus d’aller courir les montagnes comme je le fais, jour après jour.
Jamais l’automne n’aura été aussi resplendissant que cette année!
Chaque jour je suis éblouie par toute la richesse de ses couleurs, bien que nous abordons la fin de l’automne avec les feuilles qui s’envolent, si légères, à la moindre bise.
Leurs teintes chatoyantes virent ostensiblement au marron.
Bientôt, les arbres seront dénudés et la terre lourde prendra ses tons foncés.
Ce n’est plus qu’une question de jours.
En attendant, je me gave de toutes ces teintes automnales sans jamais en être rassasiée.
C’est une orgie pour les yeux.
Et dire qu’il existe des gens qui n’aiment pas l’automne…
Je trouve cela choquant!
Pour moi, c’est un signe d’absence de sensibilité et de goût pour le rêve et pour le sens artistique.
Et par-dessus tout, ces gens-là ne vibrent pas donc, ils sont déjà morts en dedans.
Mais je ne suis pas ici pour m’appesantir sur ce genre humain.
J’arpente mes montagnes de long en large avec tant de bonheur, tant d’oubli et de bien-être…
Je ne vis pour pour l’instant du moment présent, comme si je n’avais jamais eu de passé.
Et je me sens légère, tout à coup.
Pour toutes ces richesses que m’offre cette nature, la cruauté de ceux qui m’ont fait souffrir ne m’atteint plus et j’en arrive presque à l’oublier.
Cela ne vaut-il pas tout l’or du monde ?
[url]https://youtu.be/GQTYbdUnZbw[/url]
Sibelius , Symphonie N°5, BOOTABOO !!!
Un Hymne à la création .
« IL a fait toutes ses oeuvres avec sagesse »
pour méditer pendant l’hiver…
[url]http://csosoundsandstories.org/finnish-music-sibelius-symphony-no-5/[/url]
Osmo Vänskä, conductor
Chicago Symphony Orchestra
Quelques moments si calmes . . .[img]https://www.lalibrairie.com/images/picto-coup-de-coeur-liste.png[/img]