Quand j’ai entendu parler de l’appel d’Eric Cantona, c’est à dire d’aller retirer massivement notre argent dans les banques le 7 décembre 2010, j’ai eu comme un flash.

Non en fait j’en ai eu plusieurs…

Le premier était très intérieur… je m’imaginais tout à coup accompagnée de millions de gens bien décidés à perturber le Système et nous dirigeant, tous groupés, vers nos agences bancaires.

Nos chers conseillers complètement affolés de voir des files entières attendre aux guichets, ne sachant plus quoi faire.

Nos dirigeants recevant coups de fil sur coups de fil, pour se tenir au courant de l’avancée de cette situation "de crise exeptionnelle", imprévue, imprévisible.

Un évènement hors du commun, qui changerait peut-être à jamais la face du monde, qui nous libererait de nos chaînes, de nos boulets, de cet alienage permanent, pour changer de Vie.

 

 

Une immense sensation de liberté m’emporta alors.

Je me laissais divaguer à ce qui pourrait être une sorte de chance à saisir, une occasion pour se sentir solidaire, et pour une fois, se sentir plus puissant que le Système lui-même, voir même être vraiment acteurs de nos destinées.

Ce sentiment euphorique laissa place alors à une sorte de grand vide intérieur.

Mes pensées rationnelles avaient pris le dessus. Mon cerveau ne pouvait s’empêcher de s’auto-censurer. Une petite voix me rappelait mesquinement

"Mais oui!!!! Et après? Si je fais ça mais que nous ne sommes qu’une minorité, qu’est-ce qui va se passer? J’vais me faire appeler par mon banquier, qui va rejeter mes futurs chèques et prélèvements, et puis mince y a mon crédit qui passe à la fin du mois…Et de toute façon personne ne va le faire!!!"

C’était plus fort que moi.

Ma raison avait réussi à prendre le dessus. Je gardais donc en tête cet sorte de rêve insouciant, ce rêve qui pourrait devenir une réalité… 

Après tout qu’adviendrait-il de nous? Que serait-on sans le Système? Que ferions-nous? Que se passerait-il vraiment?

Tout n’était que confusion, désillusion.

Après m’être sentie prête à soulever des montagnes, je me rendais comte que le Système était définitivement plus fort que moi.

A ce moment là, je me suis demandée si j’étais à ce point là conditionnée, manipulée. Si la peur de cet avenir incertain mais tentant était propre à mon être, ou bien propre à mon éducation, ma culture.

Etait-ce une réaction "animale", de peur, de crainte et d’angoisse, ou bien était-ce une réaction purement rationnelle, répondant à des critères bien précis de société?

Ce doit sûrement être un peu des deux.

Dans trois jours nous serons le 7 décembre, et je ne sais toujours pas si je vais laisser parler mon coeur.

Car oui, mon coeur me dit "pourquoi pas"? Rien de vraiment très importants à perdre, si ce n’est des choses matérielles.

Alors oui, pourquoi pas,  chaque seconde qui passe est une occasion de changer le cours de sa vie!

Non?

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Un peu comme ça…

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