Lyon, deuxième arrondissement, dans la fameuse librairie Décitre. Jean-Pierre Raffarin veut pénétrer dans le commerce quand, soudain, plaf, un carton beurré de crème chantilly lui « saute » à la figure. Après l’enfarinage de François à Lille, c’est le second incident du genre au cours de cette campagne présidentielle. Bénéficiaire, en notoriété, Nora Berra, candidate contestée localement pour les législatives.

Qui se soucie encore de Jean-Pierre Raffarin, le sarkozyste à réserves (de petites vacheries glissées en douce) ? Ou de son livre Je marcherai toujours à l’affectif ? Eh bien, au moins un jeune homme de 25 ans, sans antécédent judiciaire selon la police, qui a passé la nuit en garde à vue dans les locaux de la sûreté départementale. De ce que l’on sait, il n’entretient aucun lien avec la secrétaire d’État à la Santé, Nora Berra, candidate à la succession de Dominique Perben pour son siège de député.

Il était environ cinq heures moins le quart quand Raffarin, « pour la première fois en 40 ans de carrière », soit une longue route à la pente dure, surtout à présent en descente, s’est retrouvé victime d’un émule de Noël Godin.

Selon Lyon Capitale, Nora Berra se serait dévouée pour aller de suite lui acheter, de ses deniers, une nouvelle cravate. Il n’est pas précisé si elle a pu conserver l’ancienne, dédicacée.

C’est de fait elle la bénéficiaire de l’incident. Elle a de nouveau attiré l’attention sur elle, ce qu’elle n’arrête pas de faire depuis que Dominique Nachury pourrait être désignée candidate UMP à sa place.
Du fait, selon elle, de « certains élus, ceux-là même qui ont pu organiser par le passé des apéros saucisson-pinard. ». Ah bon, à l’UMP aussi, on appuie Riposte laïque qui ne cesse d’encenser Marine Le Pen ?

Comme Rama Yade, Berra fait état de ses origines étrangères. Elle argumente qu’on lui aurait dit que « les candidats issus de la diversité risquaient de démobiliser l’électorat ». Sans doute celui de l’UMP puisqu’elle serait, si investie, opposée à une adjointe au maire de Lyon, porte-parole de François Hollande, dont le patronyme complet comporte celui de… Belkacem. Suspense jusqu’à mardi sur son sort. Jean-Claude Gaudin s’est déclaré indisposé par les déclarations de la secrétaire d’État parachutée par Sarkozy et s’en remettra sans doute au résultat d’un sondage local confidentiel.

 

Un entartage et tout le monde en parle. Mais que le squat du Catupolan, l’un des plus grands du Grand Lyon, ait brûlé, mettant 90 personnes provisoirement à l’abri d’un gymnase, cela n’intéresse pas la presse nationale. Il est vrai que ce n’est pas un squat d’artistes, mais que des Rroms s’y abritaient.

De même, l’enfarineuse de François Hollande à Lille n’intéresse plus personne, peut-on constater.

Pas si loin de Lyon, à Genève, vendredi soir dernier, au Grand conseil, le président du Mouvement citoyen, Éric Stauffer, a jeté le contenu de son verre d’eau au visage du libéral-radical Pierre Weiss. Le débat portait la liaison ferroviaire Annemasse-Eaux vives-Cornavin. Le Mouvement citoyen genévois est opposé au projet.

Remarquez, c’est pire au Royaume-Uni (bientôt désuni ?) où, dans un bar du Parlement, un député travailliste écossais, plutôt musclé, s’en est pris à trois députés conservateurs. On ne sait pas si la querelle avait ou non porté sur l’indépendance de l’Écosse… L’une des trois victimes a été amochée et la police, en dépit de l’immunité parlementaire, a conservé auprès d’elle le député irascible pendant 13 heures.

Raffarin s’en tire finalement très bien.