Durant de longues années, les africains ont vu en des occidentaux des partenaires pouvant les aider à se développer. Seulement, après plus d’un demi-siècle de coopération nulle et infructueuse, et face aux multiples difficultés qui minent encore l’Afrique, ces derniers ont compris qu’ils ont pris un « prédateur » pour un « sauveur »!

 À ce jour, de nombreux africains ne se laissent plus séduire que par les discours nationalistes. C’est ainsi que de nombreux leaders africains pour rehausser leur popularité s’érigent désormais et sans peur en vrais successeur de Sékou Toure ou de Kwame Nkrumah. Ce discours nationaliste trouve plus de partisans en Afrique francophone qui est resté  le prototype du néocolonialisme occidental en Afrique. C’est le cas du Cameroun qui malgré ses nombreuses ressources naturelles est demeuré un pays très pauvre.

C’est alors en bloc que les camerounais ont soutenu Laurent Gbagbo en début de cette année. Pour les compatriotes de Samuel Eto’o, l’ancien homme fort d’Abidjan payait simplement les frais de son entêtement vis-à-vis de la France. D’ailleurs, une manifestation en soutien à Laurent Gbagbo était même organisée à Douala.

Le 11 avril dernier, au moment où monsieur Ouattara avec le soutien de la France renversait le régime de Laurent Gbagbo, un autre panafricaniste – et pas des moindres – se trouvait lui aussi en difficulté. : Le roi des rois traditionnels d’Afrique.

Cependant, aucun camerounais ne voyait vraiment pas un invincible Mouammar Kadhafi céder à une simple manifestation de la rue comme ses cousins Ben Ali et Moubarak. L’inquiétude a finalement pris forme dans la tête des camerounais au lendemain des premières frappes de  l’OTAN. C’est ainsi que de nombreux camerounais ont commencé à craindre que le guide libyen ne puissent connaitre le même sort de Laurent Gbagbo. A longueur de journée, hommes comme femmes, jeunes comme vieux ne manquaient pas l’occasion de se brancher aux medias internationaux pour suivre l’évolution de la situation en Libye. Sur les antennes des radios  locales, le débat sur la crise Libyenne  était plus que passionnant. D’ailleurs, sur les antennes d’une radio de Yaoundé, un jeune camerounais s’est dit prêt – s’il avait les moyens – à aller combattre pour le guide. Une position que de nombreux jeunes camerounais partagent jusqu’à ce jour.

Le fait c’est que de son vivant, Mouammar Kadhafi contrairement à ses voisins du Maghreb s’est toujours rapproché de l’Afrique Subsaharienne. Pour de nombreux Subsahariens, Mouammar Kadhafi représentait le seul véritable espoir dans le processus de la mise sur pied des Etats-Unis d’Afrique. Le projet  africaniste du guide Libyen était conforté auprès des camerounais par sa générosité légendaire.

Le 20 octobre dernier, c’est dans une consternation indescriptible que les camerounais ont appris son exécution. Dans les rues de Yaoundé, on entendait un peu presque de partout des messages du genre «  Les Français ont  enfin eu Kadhafi comme ils ont eu Gbagbo, Um Nyobe… et les autres  ». Depuis cet assassinat de l’ancien guide Libyen, la haine du camerounais à l’égard du blanc s’est considérablement exacerbée ; notamment pour les français, que les camerounais considèrent dans leur immense majorité comme «  des envahisseurs sans cœur » prêts à tous pour leur fric.