Sous prétexte qu’il faut marquer la route pour que les piétons puissent traverser, on voit ‘fleurir’ des zones en matières rosées couvertes de petits bonhommes allongés sur le sol, tels autant de cadavres assassinés marqués à la craie.

Et le pire, c’est qu’on encourage les automobilistes à rouler continuellement dessus tant qu’aucun piéton alerte n’apparaît pour supplier quelques minutes de répit.

Avez-vous déjà vu, ou suis-je le seul, le regard satisfait du conducteur, quand il peut traverser ces zones sans s’arrêter, alors qu’il s’imagine sans doute rouler sur la dernière personne qui l’a klaxonné ou celle, peut être, qui a frôlé son rétroviseur d’un peu trop près ? Est-ce si ridicule de voir dans ces dessins, une manière cachée pour le roulant d’exprimer ses pulsions assassines sur des silhouettes passives ?

A l’initiative du lobby des zébrés, lassé de se faire piquer ses rayures pour un pareil marquage des lieux de traversée piétonne, cette nouvelle coutume est pour le moins angoissante, même pour le piéton.

On en arrive à devoir guetter ces petites formes blanches un peu partout dans la ville, habitude morbide qui, en plus, nous pousse à piétiner des êtres innocents collés là au bon vouloir d’une sécurité routière un peu trop assidue.

Et qui sais si sous ces traversées étrangement bombées, ne se cachent réellement des corps à l’aspect humain ? Qu’est ce qui fait que les travaux publiques commencent à travailler si tôt le matin, à l’insu de tous, si ce n’est pour disposer d’un champ plus que libre ?

Tout cela est troublant, trop troublant pour être honnête.

Alors, avant de me prendre pour un paranoïaque, ce que je suis forcément, aller donc prendre un marteau piqueur pour vérifier.

Vous n’osez pas ? Auriez-vous peur de découvrir quelque chose auquel vous ne vous attendiez pas ?

Grâce à moi, vous ne verrez plus jamais votre ville comme avant.