Pour ceux qui l’ignoraient encore, le Japon possède, dans le domaine cinématographique, une expertise dont pourrait s’inspirer à raison notre propre pays. Le Japon, ce n’est pas seulement les mangas mais également un cinéma qui ne manque guère d’inventivité, de folie et de démesure. Il n’est d’ailleurs pas un hasard qu’un grand nombre de films asiatiques tels que Infernal affairs ou encore Old Boy fassent l’objet de remakes américains tant les histoires sont en tous points remarquables.
Les mangas ont souvent fait l’objet de nombreuses adaptations live ou en animation qui retranscrivent l’esprit complètement fou de certains d’entre eux et cela, dans tous les genres, du thriller à la comédie en passant par le fantastique ou la SF. Ce dernier genre, la science-fiction, est incontestablement l’un de ceux pour lesquels les japonais font état de leur génie créatif le plus significatif et un certain nombre d’œuvres ont rapidement acquis le statut d’œuvres cultes. Parmi elles figurent notamment AKIRA, Ghost in the shell, Gunnm ou encore Appleseed.
Appleseed est justement l’œuvre dont j’aimerai parler aujourd’hui. Après avoir vu les deux films qui ont été consacrés au manga de Masamune Shirow (déjà créateur de Ghost in the Shell), je peux vous assurer qu’il s’agit là de deux pures réussites tant d’un point de vue technique qu’artistique.
Sortis successivement en 2004 et 2007, les films Appleseed et Appleseed : Ex Machina font honneur au matériau d’origine en constituant des monuments de la SF nippone. L’histoire d’Appleseed est tout à fait passionnante. En 2130, au sein d’une cité baptisé Olympus, les humaines et les biorïdes, des clones sans sentiments, cohabitent dans une paix totale. Un groupe de terroristes a décidé de rétablir la domination des humains en préparant un génocide des bioroïdes. Le commandant Deunan, membre d’une équipe d’intervention spéciale est chargé de tout mettre en œuvre pour empêcher cela. Le commandant Deunan, femme forte et tête brulée, sera épaulé par Briareos, un bioroïde qui était autrefois son amant et qui dispose désormais d’un corps de cyborg.
Outre une histoire et une action des plus prenantes, Appleseed 1 & 2 réussissent le tour de force de constituer un dyptique parfaitement cohérent et un univers parfaitement cohérent. La saga Applesseed réussit également l’exploit d’utiliser à bon escient la technique du Cell Shading, cette technique qui consiste à produire des images 3D en y appliquant une texture proche du dessin-animée. Il en ressort l’impression d’assister à un véritable manga en live et qui colle parfaitement avec l’esprit et l’esthétique du manga d’origine.
Pour ceux qui vouent un culte sans limite aux mangas mais également pour ceux qui apprécient la SF intelligente et teintée de scènes d’action titanesque, je vous recommande très vivement les deux volets d’Appleseed qui vous feront passer assurément un excellent moment de détente.
Bien entendu, Appleseed ne demeure nullement le seul chef d’œuvre de l’univers nippon à découvrir. Je pourrai en lister un nombre conséquent tant l’imagination et la créativité de certains auteurs japonais sont hallucinantes.