Les ministres des finances se sont réunis ce lundi après-midi pour discuter des derniers détails pour débloquer le deuxième plan d’aide.
L’Eurogroupe s’est réuni ce lundi pour régler les derniers détails autour du deuxième plan d’aide de 130 milliards d’euros qui doit permettre à la Grèce de stabiliser sa situation économique et surtout de ne pas défaut de paiement le 20 mars prochain, date à laquelle 14,5 milliards de dette grecque arrivent à échéance. Parmi ces détails en discussion, il figurerait les mesures qui seront adaptées pour approcher des 120% de dette par rapport au PIB, objectif qui doit être atteint initialement en 2020. Mais les spécialistes estiment qu’avec les mesures actuelles, la Grèce n’atteindrait au mieux que 129% du PIB, bien loin de l’objectif initial. Par conséquent, plusieurs mesures sont à l’ordre du jour et devraient être dévoilées dans les prochaines heures. On parle d’une participation des banques centrales nationales qui accepteraient une décote au moins équivalente à celle que vont subir les investisseurs privés. Celle des investisseurs privés devrait effacer près de 100 milliards de
dette. Les banques centrales nationales détiennent environ 13 milliards de titres de dette souveraine grecque.
La Banque Centrale Nationale a par ailleurs acté sa participation dans le plan de sauvetage. Elle avait acheté 38 milliards de dette en 2010. En échangeant ses anciens titres contre de nouveaux de même valeur nominale, de meme échéance et de même taux en fin de semaine dernière. Le montant est estimé à environ 50 milliards d’euros, la valeur des ancienes titres qu’elle détenait. Grâce à cette opération, la BCE évite ainsi de subir des pertes au cas où les créanciers publics seraient dans l’obligation de subir une décote. Parallèlement à cette décision qui peut paraître égoïste, l’institution européenne a par ailleurs annoncé qu’elle renonçait également à ses profits sur ces titres, estimés à 12 milliards d’euros. Ces bénéfices seront reversés aux Etats de la zone euro, charge ensuite à eux à les reverser à Athènes, chose qui ne sera pas évidente sur le plan juridique dans tous les pays, le transfert de bénéfices des banques centrales aux budgets nationaux n’étant pas toujours facile.
En attendant les annonces, plusieurs pays comme l’Allemagne et les Pays-Bas sont très sceptiques concernant les 3,3 milliards d’économies votés par la Grèce la semaine dernière. En revanche, les Etats-Unis ont déclaré leur soutien à un nouveau prêt du Fonds Monétaire International en vue d’aider les pays de la zone euro même si les Républicains y sont fachoureusement opposés. Néanmoins, ce soutien va permettre au FMI de puiser dans ses réserves. Sans cet accord, le FMI ne peut pas le faire en raison de nombre de droits de vote des Etats-Unis, le premier contributeur du Fonds, qui peuvent bloquer toute décision. L’institution américaine prêterait environ 13 milliards d’euros, après un prêt de 30 milliards accordé à la Grèce en 2010.