mais pas de quoi pavoiser !

D’aucuns diront que c’est une victoire, mais avec 33,8 des suffrages exprimés ce n’est pas une victoire, elle perd deux points, mais c’est sans conteste une défaite du SPD qui paye cher de plus de douze points son soutien au CDU-CSU pendant quatre ans afin qu’un gouvernement social démocrate puisse gouverner, une claque, par suite d’un électorat SPD volatile formé de diverses tendances de la gauche au centre droit comparable au parti socialiste Français. Il faut savoir que dans l’ancienne Allemagne de l’Est, la misère est grande donc, ils font payer au SPD cette collaboration. La division de l’opposition a donc fait ensuite le bonheur de la CDU-CSU qui l’a emporté sans gloire, elle paye un peu son accord avec le SPD. Ce parti frère de L’UMP n’a donc pas donné entière satisfaction, mais n’a pas déçu bien que le nombre de votants soit en baisse de 6 %, et c’est bien l’écroulement de la sociale démocratie, centre droit socialistes, comme partout en Europe qui fait aussi son bonheur. De cette politique de droite incarnée par Angela Merkel on aurait pu penser qu’elle aurait été condamnée, non, seul le FPD l’a été. Ce qui montre que toute alliance contre nature des socialistes avec le centre droit est à rejeter pour la gauche.

Pour la droite la situation et claire puisque avec les libéraux FDP qui passent de 9,8 % à 14,6 % grands vainqueurs, favorables à la baisse des impôts seront plus influents pour faire porter sur le reste de la population la perte des recettes fiscales. Cette élection à donc fait le bonheur de Die Linke l’ancien parti communiste et des Verts totalisant à eux deux 22,6 % autant que le SPD 23 %.

 

Une opposition divisée, mais pouvait-elle s’accorder, le SPD ayant accepté cette politique de droite pendant quatre ans le condamnait à tout rapprochement pour construire une force cohérente à gauche, il porte donc seul la responsabilité de sa défaite qui ruine ce pays comme elle ruinera le nôtre si la gauche ne se rassemble pas. Cela montre aussi que tout compromis or nature pour former un gouvernement est à rejeter pour la gauche. Avec leurs alliés libéraux FDP et le CDU-CSU Angela Merkel obtient un potentiel de 48,4 % ce qui lui donne une majorité suffisante de 332 députés sur 622 que comportera finalement le Bundestag.

Les plans politique d’Angela Merkel

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Le maintient du CDU-CSU est sans conteste possible celui d’une cohésion dans une politique claire de son action, et cette courte victoire est une prime à la cohérence. Quand à la victoire du FPD c’est bien une confirmation d’une politique de droite qui s’affirme. C’est une leçon pour les socialistes Français et la gauche qui devraient réfléchir aux conséquences d’une politique sociale démocrate, entre deux chaises, mais le peuvent-ils ? Non, car la gauche de la gauche en France se trouve renforcée par ce scrutin qui lui montre que la cohérence d’une politique essentiellement à gauche pourrait être un facteur de victoire électorale la rendant ainsi plus exigeante. Or, nous savons que dans un pays capitaliste ou tous les leviers sont tenus par le patronat, les banques, les médias, et la haute finance, une telle politique court à l’échec. Nous l’avons vu avec François Mitterrand contraint de dévaluer le franc, et nous l’avons encore vu avec les 35 heures, cheval de bataille des Verts, ou malgré les avantages accordés au patronat, celui-ci a ramé l’envers en bloquant les salaires pour finalement l’emporter. L’égoïsme principale vertu des Français a toujours été le contraire du partage, et celui des heures de travail ils ne l’ont pas aimé.

 

Sarkozy l’a bien compris en distillant un peu de poussière de gauche dans son gouvernement mais en déclarant et faisant une politique à droite, il n’a pas été élu pour augmenter les impôts mais pour les réduire, ce qui est plus porteur qu’une politique déclarée à gauche et faisant une politique toute de gauche d’augmentation d’impôts mais qui distillerait un peu de poussière de droite. Le problème est de savoir combien de temps les Français vont accepter ces réformes avant de comprendre que, par le biais d’impôts nouveaux, les impôts locaux augmentent de plus de 12 % et ce n’est pas terminé, la taxe professionnelle achèvera le désastre, ils comblent en partie la baisse des impôts accordée aux riches.

Ce qui compte pour Sarkozy c’est de tenir autant que faire se peut avant que l’État soit en faillite afin de ne pas déclarer que sa politique est une catastrophe économique grave, nous atteindrons 140 milliards de déficit en fin d’année 2009 avec 8,2 % de déficit public et celui de la sécu atteindra 30 milliards d’euros.

Cette victoire du centre droit d’Angela Merkel porte en elle un regroupement entre le SDP sonné et la Die Linke créant ainsi une opposition plus forte qu’avant au Bundestag, rendant la gouvernance plus difficile pour Angela Merkel, ce qui pourrait présager à l’avenir la création d’un parti de gauche puissant auquel il faudrait un leader capable de le rassembler. Le même raisonnement pourrait s’appliquer à nous, et il irait dans le sens politique souhaité de Martine Aubry plus à gauche, contrairement à celui de Royal plus orienté vers la sociale démocratie avec le centre Modem.

Alors, il est bien difficile de tirer une conduite politique à gauche pour la France de ces élections, le tout à gauche est incompatible dans un pays capitaliste, et la sociale démocratie est en perte de vitesse, il faut donc s’attendre à des jours sombres jusqu’à ce que cette évolution politique se stabilise.