À Riposte laïque, ils vont a-do-rer, ra-vis : à Bradford (Royaume-Uni), ils viennent de poubelliser (bin) 16 000 tracts quadrichromie politiquement incorrects.
La raison ?
Ils ne s’adressaient qu’à la seule population musulmane. Et ce pour l’inciter à utiliser les poubelles et ainsi respecter l’environnement.
Poubelles, islam, mahométans : indignons-nous une fois de plus. C’est bien la preuve qu’ils sont sales, non ?

Tiens, cela me rappelle mon bref stage à La Vigie marocaine (édition de Fès). Là où j’avais réussi, futé, à caser « Sa Majesté Hassan II » trois fois en cinq lignes (mon record, que les journalistes marocains m’enviaient). Une fois, il s’agissait de relayer dans l’opinion que les touristes fuyaient la saleté de la ville de Fès, capitale historique, religieuse et intellectuelle du royaume, en raison, non de l’incurie des services municipaux, mais de l’incivisme de la population des quartiers populaires, si pittoresques, où les rebuts et déchets finissaient à la rue. 

J’aurais dû y penser : invoquer le coran pour restaurer un peu de discipline parmi les couches populaires. Les religions servent à cela : mettre au pas le peuple, car, avec les puissants, on trouve toujours des arrangements.

Mais la municipalité de Bradford, elle, y a songé. Invoquer le qur’an pour inciter les populations mahométanes locales à ne pas transformer la voie publique en dépotoir.

Soyez fiers de votre environnement, il n’y a aucune excuse pour déposer des déchets et vivre dans un quartier sale (…) c’est aussi illégal. Illégal, car la charia le condamne. Les musulmans peuvent prier partout, dans les masijds, à domicile, dans les rues, dans les jardins publics, et il faut garder propres les lieux de prière. Commençons donc par nos rues, non ? Le coran contient tant et tant de sourates incitant à respecter les merveilles de la nature qu’Allah, loué soit son très saint nom, dicte de préserver. « Se comporter comme un bon voisin caractérise le bon musulman » (avec citations à l’appui de Tirmizi, un imam qui pourrait être Al-Tirmidhi ou Al Khakim at Termizi).

Mais où vont-ils chercher tout cela, au conseil municipal de Bradford ? Il s’est trouvé, rapporte le Daily Mail, un conseiller municipal, John Robertshaw, pour s’indigner que 16 000 tracts quadri aient été imprimés pour sensibiliser la population mahométane en ces termes. De la bin à la benne, il n’y a pas loin. Tous les tracts ont été mis à la poubelle (et recyclés, espère-t-on).

Ce qui est choquant, c’est que, bientôt, pour tout et rien, on va invoquer Jésus, la « sainte » Trinité, le rabbin Jacob, ou Calvin, Luther, Pie-machin-chose, Bahà’u’llàh, Raël (Vorillon), et je ne sais qui encore (les guédés ?). Le civisme laïque ne suffit plus.

Mâcher de la gomme à mâcher, c’est déjà « haram », mais la coller sous le siège du métro, c’est doublement haram. Mon cul. C’est juste, en agissant de manière pouvant indisposer le voisin, en alourdissant la tâche des services de nettoyage, se comporter tel un gouniaffier. Pas besoin d’invoquer je ne sais quel texte d’avant la gomme à mâcher pour le signifier. Non ?

 

Zazie faisait des bulles (avec des malabars et des mistrals gagnants). Le pape catholique romain en fait aussi. Je ne sais qui pollue le plus les esprits, mais vous pouvez deviner.

Attendez, avec la crise qui vient, ou plutôt s’amplifie, les services de nettoiement, déjà concédés au privé, vont vendre des prestations « premium ». Qui ne pourra se les payer devra conserver ses ordures au moins une semaine au logis. Qui s’en délestera sera condamné au nom d’Allah, de Jésus, du rabbin Machin ? Bon, je me sens comme une envie de balancer des couches-culottes dans les mosquées, les églises et les temples. Ya basta !