Alice et l’Epouvanteur est le douzième et avant-dernier tome de la saga de l’Epouvanteur commencée par l’écrivain britannique Joseph Delaney en 2004.

 

Avertissement : Il est fortement conseillé d’avoir lu le livre en question, ou au moins de connaître un minimum la saga afin de ne pas risquer d’être spoilé ! Les informations suivantes ne racontent en aucun cas le déroulement du livre mais il reste néanmoins une critique littéraire et donc certains éléments vont être cités.


Titre initial : Spook’s Alice.

Date de sortie française : 24 février 2016.

Edition : Bayard Jeunesse.

Nombre de pages : 326.

Note Subjective : 14 / 20.

 

            « Destinée à être instruite dans l’art de la magie noire, j’ai passé deux ans sous la direction de la plus puissante des sorcières, Lizzie l’Osseuse. J’ai vécu pendant cette période des choses que je n’ai jamais racontées à mon ami Tom Ward. Des choses terrifiantes… »

            Depuis plusieurs années, Alice combat aux côtés de l’Epouvanteur. John Gregory et de son apprenti, Thomas Ward. Afin de détruire le Malin, ce dernier doit accomplir un dangereux rituel lors de la prochaine fête d’Halloween. Pour cela, il a besoin de trois objets sacrés : trois armes. Il en a déjà deux. La dernière, une lame surnommée « Douloureuse », est cachée dans le repaire du Malin.

            C’est à Alice qu’il revient de la récupérer. La voici contrainte de retourner dans le monde de l’Obscur où ses ennemis l’attendent à chaque recoin. La jeune sorcière va découvrir qu’elle n’a jamais été aussi puissante… ni aussi proche de la mort. 

 

Dans ce roman, nous suivons les traces de la jeune sorcière Alice dans l’Obscur de la même manière que nous avons suivi Grimalkin dans le neuvième tome qui s’intitule Grimalkin et l’Epouvanteur ou encore Sliter dans le onzième tome L’épouvanteur : Le pacte de Sliter. Comme d’habitude, le récit est écrit à la première personne.

      Comme dans les précédents ouvrages, la narration est très bien menée, à tel point qu’on se sent perpétuellement en danger. Et c’est un bon point, surtout dans ce tome : nous nous trouvons comment dans le monde de l’Obscur ! Le monde des défunts ! Le territoire du Malin même !…

     Evidemment, pour cet avant-dernier tome, l’auteur a décidé de mettre le paquet, surtout au niveau des Grands Méchants. En effet, on retrouve plusieurs antagonistes qu’on a adoré détesté tout le long de la saga comme par exemple Mère Malkin (qui, malgré les années, n’est certainement pas tombée dans l’oubli), Lizzie l’Osseuse, Tusk et même le Kretch ! Cet aspect-là est très intéressant car on sent que la fin approche et que Joseph Delaney éprouve (tout comme le lecteur), une certaine nostalgie envers ses débuts qui servirait également à tourner définitivement la page. Bien entendu, l’auteur ne s’arrête pas là et nous fait découvrir de nouveaux Grands Antagonistes : mais je laisse les lecteurs le découvrir par eux-mêmes… !

 

Donc jusqu’à présent, cela laisse penser que cette œuvre littéraire frôle la perfection. Attendez : je n’ai pas encore cité les petits défauts qui persistent selon moi.  

 

Tout d’abord : les personnages. Il y en a beaucoup si on englobe la totalité du récit ; mais peu dans la plupart des scènes. On garde le même schéma que les précédents romans ; l’auteur fait en sorte que le lecteur ne se perde pas dans un foyer de population anormalement encombrant. Le problème n’est pas là ! Comme je vous l’ai dit, on retrouve nos grands méchants préférés (et c’était une très bonne idée selon moi), mais ces derniers sont vite passés au peigne fin. Et c’est vraiment dommage. Bien que dans l’Obscur, le danger est partout, un seul antagoniste n’excède jamais plus de 30 pages… Et je trouve que cela limite l’influence et l’image qu’ils avaient au début : dans la mesure où l’héroïne parvient à s’en sortir avec une facilité déconcertante…

Enfin : les retours en arrière. Il y en a beaucoup trop dans cet ouvrage. D’ordinaire, c’est intéressant car cela permet de mieux rentrer dans l’univers, les pensées des personnages pour mieux comprendre leurs réactions face à telle ou telle situation… Mais ça fait plusieurs tomes que l’auteur procède de cette manière. Le tome 8 Le destin de l’Epouvanteur et le premier hors-série Les sorcières de l’Epouvanteur se rapprochaient grâce au flashback sur la Morrigan, mais le lecteur se fatiguait car il relisait les mêmes événements (c’est comme se passer deux fois le même film en un court laps de temps) ; et combien de fois on a lu l’histoire de John Gregory avec son passé concernant Meg… Dans le tome 3 Le secret de l’Epouvanteur, dans le premier hors-série déjà cité, dans Le Bestiaire de l’Epouvanteur qui fait office de deuxième hors-série… Le lecteur se lasse… Ici, on a 326 pages dont 164 sont consacrés à des flashbacks ! Soit plus de la moitié ! Ceci donne plus la sensation de reculer que d’avancer ! Et c’est dommage car le potentiel du récit se trouvait dans l’Obscur selon moi.

 

Bref, voici les deux inconvénients qui font que je me suis senti obligé de descendre ma note à 14. Ce livre avait un potentiel énorme mais on a l’impression que l’auteur avait des idées, mais qu’il n’est pas allé jusqu’au bout… Selon moi, il aurait été préférable soit d’allonger le roman (et de développer encore plus les idées dans le monde de l’Obscur), soit de se concentrer clairement sur l’histoire dans le territoire du Malin.

Néanmoins, un 14 reste une bonne note et j’attends la sortie française du dernier tome qui s’intitulera La vengeance de l’Epouvanteur et qui clôturera définitivement la saga. Néanmoins, dans une interview, Joseph nous en dévoile un peu plus sur la nouvelle saga qu’il est en train d’écrire… peut-on parler d’une possible suite ?

 


Interview disponible sur ce site : 

http://jeunesse.actualitte.com/auteurs/interview-video-joseph-delaney-l-epouvanteur-ou-le-septieme-fils-878.htm