Quand on a une maman pied-noir, les récits du pays perdu ne sont pas rares! Je vous en offre donc un.
pont du rhummel
Petite fille, j’habitais un pays magnifique, gorgé de soleil…Mon cœur souvent voyage vers ce rocher sauvage qui me fascinait…Constantine, j’ai vu le jour par une belle journée de janvier dans cette merveilleuse ville orientale..
Mon enfance s’est déroulée comme toutes les enfances du monde, mais j’ai eu la chance de vivre dans un pays chaud. Chaud non seulement par son climat, mais aussi pour son hospitalité.
Il ne pouvait y avoir de tristesse dans les grands yeux enfantins, tout était si merveilleux, si calme, Entourée de rochers sauvages, la ville elle-même était un véritable envoûtement. Il ne manquait que la mer, mais quelques kilomètres plus loin et nous avions la joie de la retrouver dans cette non moins belle ville de Philippeville.
Les flots étaient d’une immense beauté bleue! Sur les plages de sable blanc et chaud, on pouvait admirer palmiers et eucalyptus.
Lorsque le sirocco se mettait a souffler, il nous enivrait de son doux parfum de tamaris. Nul part ailleurs, je ne pourrais retrouver cet enchantement.
Le site était pittoresque, sur les grandes places des marchés , les musulmans vendaient de tout et chacun achetait, non sans marchander! Les rues étaient charmeuses et sentaient l’encens ..
Il ne faudrait pas oublier si un jour vous avez le bonheur de visiter ce pays, de faire un tour dans les souks. Vous pourrez flâner des heures entières entre les tuniques brodées, les babouches de cuir, et surtout a tourner entre vos mains les plateaux en cuivre que le soleil rend plus étincelants encore.
Puis la guerre a mis fin à ce rêve, et souvent mon cœur retourne dans mon pays, en fermant les yeux , je revois mes rues, celles où nous nous amusions, la guinguette où les parents allaient danser tous les dimanches, et l’église où chaque jour du mois de mai, les petites filles apportaient des roses blanches à la vierge…je peux même y sentir encore les parfums de terre humide quand l’orage grondait après une forte chaleur!
Bonjour,
Quelle récitation ! C’est parmi les rares fois où je lis de bonnes choses de mon pays. Beaucoup de choses que vous avez évoquées sont disparues, l’hospitalité, les souks, … il n’y a peut être que le soleil qui n’a pas perdu de sa brillance. Les gens ont changé, et la ville aussi.. Quel dommage ! Eeeeeeh :'(
Algerie, mon beau pays, je ne t’oublierais jusqu’à la mort. Loin de toi moi je vieillis, tes montagnes ensoleillées, tes vallées et tes décors…
Azem Slimane » chanteur Kabyle ».