Il y a quelques temps, j'avais pu lire dans Paris Match un article concernant les albinos d'Afrique, persécutés à cause de leur différence.

Ils sont victimes de croyances ancestrales véhiculées par les sorciers des villages qui prétendent que boire une décoction à base de leurs cheveux ou encore s'affubler d'un de leur membre en guise de gri-gri protégerait du mauvais sort et donnerait des pouvoirs surnaturels.

En Tanzanie et au Burundi, il est de coutume de les pourchasser, de les amputer voire de les tuer afin de s'attirer la bienveillance des cieux.

Même si les gourvernements de ces pays ont mis en place des lois visant à les défendre, les albinos continuent d'être la proie de superstitieux sans scrupules qui n'hésitent pas à mutiler des enfants.

Le chanteur Salif Keita, lui même atteint de cette maladie, qui a créé une fondation en faveur de la reconnaissance des droits des albinos, tente tant bien que mal de faire changer les mentalités au sein d'ethnies dont les convictions sont ancrées dans l'Histoire.

L'albinisme est d'autant plus mal vécu en Afrique qu'il est très visible lorsqu'il touche une personne de couleur noire, ce qui, en parallèle des persécutions, amène à l'isolement par obligation. Un albinos africain aura énormément de difficultés à mener une vie correcte, à être inséré socialement et bien souvent restera célibataire car personne ne lui proposera le mariage.

Une situation de "parianisme" qui vient s'ajouter au fait que vivre sous le soleil de plomb de ce continent est, à terme, un réel danger pour ces épidermes très fragiles.

Etre albinos en Afrique est donc, encore à l'heure actuelle, synonyme de malédiction pour des milliers d'hommes, de femmes et d'enfants, qui, s'ils survivent aux légendes qui les font massacrer, devront mener un autre combat : celui contre le cancer de la peau.