Un nouvel album de « la Souche » est toujours un évènement et celui-ci arrive encore à nous surprendre. On sait que depuis le début de sa carrière, le poète évoque l’enfance de « tare ta gueule à la récré » à « Allo, maman bobo » et ça lui va bien.

« A cause d’elles », voilà un titre énigmatique : qui sont-elles ? Chacun aura sa propre explication. On peut penser que ce sont ces chansons qui ont donné à Alain Souchon l’envie d’écrire et de chanter. Il nous livre donc des mélodies de son enfance en ajoutant son petit grain de sel, sa touche personnelle. « Ces chansons, je les ai dans la tête depuis toujours. Ma mère me les chantait quand j’étais petit. » confesse-t-il en précisant qu’elles l’ont influencé pour écrire ses propres chansons.  «  Elles racontent des histoires, les textes sont aussi importants que la musique. » En cela, il s’inscrit dans la lignée de la bonne chanson made in France. Quelques comptines archi-connues comme « l’hirondelle » ou « J’ai lié ma botte » côtoient la chanson de Prévert « en sortant de l’école » ou « Memphis Tennessee » pour un petit hommage à Eddy Mitchell en passant. Des chansons faussement naïves comme il sait si bien les faire lui-même : il a rajouté un couplet de sa plume à « l’hirondelle », avec un « qu’est-ce qu’il nous a fait, le petit ministre ? » plein de malice. « Simone » évoque une histoire d’amour entre un curé et une paroissienne que n’aurait pas désavouée Georges Brassens. Ce recueil de chansons d’enfance ne plaira peut-être pas aux enfants car elles sont assez tristes, mais c’est bien ce qui plaisait au petit Souchon, élève rêveur, comme il se définit lui-même et ça ne nous étonne pas. Comme d’autres grands avant lui, comme Brassens ou Higelin, Alain Souchon avait un devoir de mémoire envers ces mélodies qui bercent nos souvenirs et on lui en sait gré.