Ajaccio (Corse) est une fois de plus touchée par des attentats ce dimanche matin à 5 heures …
Les services de police nous apprenaient ce matin que deux attentats ont été commis à cinq minutes d’intervalle dans le centre d’Ajaccio, ce dimanche vers 5 heures, faisant ainsi deux blessés. La première charge, d’une grande puissance, a été placée contre le mur d’enceinte de la gendarmerie (quartier Battesti) et l’effet de souffle a été tel que l’onde a fait explosé les vitres de l’immeuble d’en face.
Le second attentat visait la trésorerie générale. Les dégâts sont, selon les enquêteurs, très importants. Bilan : une femme de 75 ans a été blessée et hospitalisée. Une fille de 5 ans a été légèrement commotionnée.
Depuis la fin du procès de Colonna, il y a de cela dix jours, les attentats se multiplient en Corse. Il y a trois jours encore, un lancer de grenade dans la préfecture d’Ajaccio avait eu lieu – ainsi qu’un attentat contre les locaux de la direction départementale de l’équipement. Le bilan avait été d’un blessé léger et de nombreux dégâts.
Suite aux attentats de ce matin, le ministre de la Défense, Hervé Morin, a pris la parole et a déclaré condamner avec la plus grande fermeté les attentats commis dimanche matin. Il ajoute : « Je suis indigné face à la lâcheté de ces actes qui ont blessé deux riverains (…) Je le réaffirme : j’apporte mon soutiens aux militaires de la gendarmerie et à leurs familles qui partagent au quotidien les conditions difficiles d’exécution de leur mission en Corse ».
Depuis le 13 décembre, jour de la condamnation à perpétuité de Colonna, la Corse est plongée dans une certaine crainte terroriste – pour rappel, l’annonce du verdict avait provoqué dans la nuit le plastiquage de cinq villas de Porto-Vecchio et Bonifacio, dont celle d’une amie de Dominique Erignac, la veuve du préfet assassiné en 1998.
la Fraction nationaliste armée révolutionnaire (Fnar)
Déflagration
Dimanche matin, à Saint-Germain-en-Laye, six enquêteurs de la sous-direction antiterroriste (SDAT) relevaient les premiers indices sur le radar détruit et prélevaient dans un rayon d’une trentaine de mètres les débris laissés par l’engin en partie soufflé par la déflagration.
C’est vers 2h30 du matin que l’engin explosif a fait sauter le radar. Le bruit de la déflagration a été entendu par les policiers de la brigade anticriminalité de Conflans-Sainte-Honorine, en patrouille dans la zone, qui ont constaté la destruction de la machine.
L’enquête est coordonnée par le parquet antiterroriste de Paris.
Selon des informations recueillies sur place, aucune revendication n’avait été encore formulée.
Ce radar situé dans une zone isolée en bordure de forêt avait été la cible d’une première destruction, dans la nuit du 27 au 28 octobre. Des traces de poudre avaient été retrouvées près de la machine éventrée sous l’effet de l’explosion.
L’explosion de cette nuit porte à huit les affaires de destruction ou tentatives de destruction de radars automatiques en région parisienne depuis le mois d’avril.
Elles seraient l’oeuvre d’un groupe inconnu, la Fraction nationaliste armée révolutionnaire (Fnar) qui s’est dit à l’origine de ces actes.
Revendications
Ces actions ont été revendiquées dans deux courriers adressés en septembre et octobre au ministère de l’Intérieur dans lesquels la Fnar réclamait à l’Etat une rançon de plusieurs millions d’euros. Elle exigeait également un abaissement de la fiscalité et moins de répression.
La dernière de cette série de destruction de radar avait été commise le 11 décembre, à l’aide d’un engin explosif artisanal à la mise à feu défaillante, au pied d’un radar de la Francilienne au niveau de la commune de Baillet-en-France (Val-d’Oise). L’action n’avait pas été revendiquée par la Fnar, mais lui est attribuée par les enquêteurs.
Dominique Faget AFP/Archives ¦ Un radar automatique sur une autoroute
20Minutes.fr