Le constructeur aéronautique Airbus va construire une usine de composants en Tunisie dans le cadre du nouveau plan d’économies d’un milliard d’euros au sein de sa maison mère EADS, pour faire face à la faiblesse du dollar, annonce son président Louis Gallois. Le plan, qui comprend 650 millions d’euros d’économies chez l’avionneur européen, est présenté ce mardi aux syndicats lors d’un comité d’entreprise d’Airbus et ne comprend pas de nouvelles suppressions d’emplois. « Ce programme n’a pas de volet emplois« , précise Louis Gallois dans un entretien au quotidien Le Monde. « Airbus embauche dans la production pour répondre à la demande d’activités« .

Dans un communiqué, Airbus précise que sur les 650 millions d’économies, 350 millions proviendront d’une extension des mesures du précédent plan Power 8 de 2010 à 2012 et 300 millions de l’internationalisation de la production. Le comité d’entreprise doit également faire le point sur la vente des sites industriels du groupe alors que la cession de l’usine d’ailes d’avion de Filton en Angleterre au britannique GKN devrait être finalisée ces prochains jours, selon des sources proches du dossier. Le nouveau plan, baptisé Power8+, complète le précédent plan de restructuration Power8 qui visait 2,1 milliards d’économies entre 2007 et 2010 uniquement au sein d’Airbus et comprenait 10.000 suppressions d’emplois.

En juillet, EADS a annoncé que ce nouvel effort serait supporté par l’ensemble des filiales du groupe pour faire face à la faiblesse du dollar. Outre Airbus, le groupe comprend le constructeur d’hélicoptères Eurocopter, une division défense et le constructeur de satellites Astrium.

La chute continue du dollar a contraint Airbus à revoir à la hausse son programme d’économies, le précédent plan ayant été conçu pour contrecarrer un taux de change de 1,35 dollar par euro. EADS est très sensible à la parité euro-dollar car la majeure partie de ses revenus sont libellés en billet vert contre seulement la moitié de ses coûts. Une variation d’un cent a un impact de 100 millions d’euros sur le résultat d’exploitation. Les prévisions d’ EADS cette année se fondent sur une hypothèse d’un dollar à 1,45 pour un euro contre 1,41 actuellement et un plus bas de 1,60 en juillet.

Le premier plan de restructuration a aussi été mis à mal par l’échec du projet de cessions de cinq usines Airbus en France et en Allemagne à des fournisseurs extérieurs pour répartir les coûts dans un contexte mondial de crise du crédit. Le fournisseur Latécoère avait ainsi prévu d’ouvrir une nouvelle usine en Tunisie s’il était parvenu à racheter les sites de Méaulte et de Saint Nazaire à Airbus.

Louis Gallois explique qu’Airbus va reprendre le projet de Latécoère dans le cadre d’une externalisation d’une partie de la production vers des pays à zone dollar ou à faible coût de main -d’oeuvre. « La croissance du marché est telle que nous pouvons le faire sans remettre en cause nos implantations actuelles que nous continuons de moderniser« , dit-il. « Chez Airbus, la production va croître de plus de 50% entre 2007 et 2011« . « Airbus va reprendre le projet de Latécoère consistant à s’implanter en Tunisie pour fabriquer des pièces classiques et investir en France dans les productions les plus sophistiquées, notamment les composites. Nous ferons de même en Allemagne et en Espagne« , ajoute Louis Gallois.

PAS DE PANIQUE

Dans le même temps, son principal concurrent Boeing est confronté à une grève entraînant un arrêt de la production. Cette grève, qui entre aujourd’hui dans son quatrième jour, est motivée par l’échec des négociations salariales et les craintes de suppressions de postes dans la région de Seattle au profit de sociétés peu syndicalisées ou situées dans des régions à faible coût.

Les compagnies aériennes, affectées par la hausse du pétrole et le ralentissement économique, reportent ou annulent leurs commandes d’avions quand elles ne font pas faillite. Louis Gallois estime toutefois que le secteur est en meilleure posture qu’au lendemain des attentats du 11 septembre qui avaient paralysé le secteur. « Il y a un ralentissement mais les campagnes de ventes ne sont pas interrompues. Il n’y a pas de raison de paniquer« , dit-il. Airbus et Boeing affichent des carnets de commandes records après trois années de commandes fournies.

La construction d’une usine en Tunisie serait la première implantation d’Airbus hors de la zone euro et vise uniquement à réduire ses coûts. Les projets d’usines d’assemblage en Chine en 2009 et aux Etats-Unis dans Alabama permettraient aussi de réduire les coûts mais seraient avant tout des implantations stratégiques sur ces marchés lucratifs.

Airbus négocie la cession de Filton à GKN depuis un an et semble proche d’un accord depuis plusieurs semaines. Ce dernier pourrait être annoncé jeudi à l’occasion de la visite de l’usine par le ministre britannique de la politique industrielle, John Hutton.

Louis Gallois a également indiqué au Monde qu’il espérait que le premier vol de l’Airbus A400M ait lieu avant la fin de l’année en fonction « des essais du moteur sur le banc volant« . Le 30 juillet, EADS avait indiqué que le premier vol de l’A400M – une étape clef dans ce projet de 20 milliards d’euros destiné à doter l’Europe d’un nouvel avion de transport militaire – aurait lieu à l’automne.

Reuters – 09/09/2008 Tim Hepher, version française Nathalie Meistermann, édité par Jacques Poznanski

Le constructeur aéronautique Airbus va construire une usine de composants en Tunisie dans le cadre du nouveau plan d’économies d’un milliard d’euros au sein de sa maison mère EADS, pour faire face à la faiblesse du dollar, annonce son président Louis Gallois. Le plan, qui comprend 650 millions d’euros d’économies chez l’avionneur européen, est présenté ce mardi aux syndicats lors d’un comité d’entreprise d’Airbus et ne comprend pas de nouvelles suppressions d’emplois. « Ce programme n’a pas de volet emplois« , précise Louis Gallois dans un entretien au quotidien Le Monde. « Airbus embauche dans la production pour répondre à la demande d’activités« .

Dans un communiqué, Airbus précise que sur les 650 millions d’économies, 350 millions proviendront d’une extension des mesures du précédent plan Power 8 de 2010 à 2012 et 300 millions de l’internationalisation de la production. Le comité d’entreprise doit également faire le point sur la vente des sites industriels du groupe alors que la cession de l’usine d’ailes d’avion de Filton en Angleterre au britannique GKN devrait être finalisée ces prochains jours, selon des sources proches du dossier. Le nouveau plan, baptisé Power8+, complète le précédent plan de restructuration Power8 qui visait 2,1 milliards d’économies entre 2007 et 2010 uniquement au sein d’Airbus et comprenait 10.000 suppressions d’emplois.

En juillet, EADS a annoncé que ce nouvel effort serait supporté par l’ensemble des filiales du groupe pour faire face à la faiblesse du dollar. Outre Airbus, le groupe comprend le constructeur d’hélicoptères Eurocopter, une division défense et le constructeur de satellites Astrium.

La chute continue du dollar a contraint Airbus à revoir à la hausse son programme d’économies, le précédent plan ayant été conçu pour contrecarrer un taux de change de 1,35 dollar par euro. EADS est très sensible à la parité euro-dollar car la majeure partie de ses revenus sont libellés en billet vert contre seulement la moitié de ses coûts. Une variation d’un cent a un impact de 100 millions d’euros sur le résultat d’exploitation. Les prévisions d’ EADS cette année se fondent sur une hypothèse d’un dollar à 1,45 pour un euro contre 1,41 actuellement et un plus bas de 1,60 en juillet.

Le premier plan de restructuration a aussi été mis à mal par l’échec du projet de cessions de cinq usines Airbus en France et en Allemagne à des fournisseurs extérieurs pour répartir les coûts dans un contexte mondial de crise du crédit. Le fournisseur Latécoère avait ainsi prévu d’ouvrir une nouvelle usine en Tunisie s’il était parvenu à racheter les sites de Méaulte et de Saint Nazaire à Airbus.

Louis Gallois explique qu’Airbus va reprendre le projet de Latécoère dans le cadre d’une externalisation d’une partie de la production vers des pays à zone dollar ou à faible coût de main -d’oeuvre. « La croissance du marché est telle que nous pouvons le faire sans remettre en cause nos implantations actuelles que nous continuons de moderniser« , dit-il. « Chez Airbus, la production va croître de plus de 50% entre 2007 et 2011« . « Airbus va reprendre le projet de Latécoère consistant à s’implanter en Tunisie pour fabriquer des pièces classiques et investir en France dans les productions les plus sophistiquées, notamment les composites. Nous ferons de même en Allemagne et en Espagne« , ajoute Louis Gallois.

PAS DE PANIQUE

Dans le même temps, son principal concurrent Boeing est confronté à une grève entraînant un arrêt de la production. Cette grève, qui entre aujourd’hui dans son quatrième jour, est motivée par l’échec des négociations salariales et les craintes de suppressions de postes dans la région de Seattle au profit de sociétés peu syndicalisées ou situées dans des régions à faible coût.

Les compagnies aériennes, affectées par la hausse du pétrole et le ralentissement économique, reportent ou annulent leurs commandes d’avions quand elles ne font pas faillite. Louis Gallois estime toutefois que le secteur est en meilleure posture qu’au lendemain des attentats du 11 septembre qui avaient paralysé le secteur. « Il y a un ralentissement mais les campagnes de ventes ne sont pas interrompues. Il n’y a pas de raison de paniquer« , dit-il. Airbus et Boeing affichent des carnets de commandes records après trois années de commandes fournies.

La construction d’une usine en Tunisie serait la première implantation d’Airbus hors de la zone euro et vise uniquement à réduire ses coûts. Les projets d’usines d’assemblage en Chine en 2009 et aux Etats-Unis dans Alabama permettraient aussi de réduire les coûts mais seraient avant tout des implantations stratégiques sur ces marchés lucratifs.

Airbus négocie la cession de Filton à GKN depuis un an et semble proche d’un accord depuis plusieurs semaines. Ce dernier pourrait être annoncé jeudi à l’occasion de la visite de l’usine par le ministre britannique de la politique industrielle, John Hutton.

Louis Gallois a également indiqué au Monde qu’il espérait que le premier vol de l’Airbus A400M ait lieu avant la fin de l’année en fonction « des essais du moteur sur le banc volant« . Le 30 juillet, EADS avait indiqué que le premier vol de l’A400M – une étape clef dans ce projet de 20 milliards d’euros destiné à doter l’Europe d’un nouvel avion de transport militaire – aurait lieu à l’automne.

Reuters – 09/09/2008 Tim Hepher, version française Nathalie Meistermann, édité par Jacques Poznanski

Lire la suite : http://tunisiawatch.rsfblog.org/archive/2008/09/09/airbus-ouvre-une-usine-en-tunisie-et-reduit-ses-couts.html.