La vie est ainsi faites, nous naissons, nous vivons, nous mourrons.

Nous mourrons, mais pour autant nous demeurons dans le cœur de ceux qui nous aiment et qui nous ont aimés. Lors de notre vie, il arrive que des chemins différents fassent que l’on se perde et que l’amour d’autrui n’apparaisse pas, or lorsque vient le temps du trépas et du grand départ, tout le monde nous pleure, nous regrette, et surtout s’en veut de n’avoir pas su dire avant tout l’amour qu’il existait entre eux et nous.

 

aamort.jpgTout le monde, a déjà connu ce sentiment. Ce sentiment de manque qui fait que lors de la sépulture, les mouchoirs sortent et s’en vont faire leur devoir pour tenter d’essuyer les larmes humides qui estampillent les contours de notre visage prenant nos yeux comme vivier.

Ce sentiment étrange qui fait naître en nous un profond malaise, un grand vide, un grand manque, un grand regret, le regret de n’avoir pas su, de n’avoir pas pu dire plus tôt tout ce que l’ont ressentait pour la personne disparue.

 

Lors de chaque départ, le scénario est le même.

aamort3.jpgTout d’abord, le choc. Le choc, la surprise, l’étonnement de voir un être cher nous quitter. L’impression de ne pas comprendre ce qui se passe, de perdre pied, et d’aller tout droit vers l’inconnu. L’impression de ne plus être maître de nous même, de notre destin.

Dans un second temps, le vide. Le sentiment d’être seul, complètement abandonné par la personne qui s’envole. Le sentiment d’être orphelin de la personne aimée et de ne plus pouvoir sortir la tête de l’eau, une impression de noyade, d’étouffement, et de chute sans fin.

Dans un troisième temps, la peur, les pleurs, la tristesse. Un sentiment de grand froid qui nous envahit, un sentiment de chagrin inconditionnel, une chaleur humidifiante qui envahit petit à petit nos joues, nos lèvres, notre corps. Un sentiment indescriptible de solitude.

 

A chaque fois, ce cheminement est le même. Nous apprenons la terrible nouvelle, nous sommes sous le choc, nous nous sentons abandonné, puis nous pleurons à chaudes larmes. A ce moment là, tout ce qu’il reste, ce sont les regrets. Les regrets de n’avoir pas pu tout dire à ceux que l’on aime, de ne pas avoir pu dire à quel point les personnes disparues ont compté et compteront pour nous. Les regrets de ne jamais pouvoir avoir la chance de dire tout ce que l’on aurait aimé dire à nos défunts.

 

aamort4.jpgIl arrive parfois que les divers griefs et aléas de la vie fassent que nous ne soyons pas en contact constant avec ceux que l’on aime. Il arrive parfois, que pour un mauvais mot, une incompréhension, un mauvais geste, nous quittions la route de ceux qui nous aiment, qui nous ont aimé, et pourtant avec le temps, le souvenir reste, la déchirure aussi, et le manque se fait présent. Le jour du grand départ, ne reste que la déception de tant de temps perdue et d’avoir tant gaché de précieuses secondes, minutes, heures, en présence de ceux que l’ont chéri.

La colère d’un instant vaut elle la peine de perdre de vue ceux que l’on aime et qui nous aime?

Les mots d’une seconde méritent ils de nous éloigner des yeux de nos proches et de leur coeur?

 

Tout le monde a déjà connu la peine de la perte d’un être cher. Tout le monde s’est déjà dit, « Si j’avais su », « J’aurais voulu te dire », « Pourquoi tu es parti », « Je t’ai jamais dit », etc…. « Oui » c’est vrai, à chaque fois qu’une personne que nous aimons nous quitte pour toujours, on ne cesse de penser aux moments que nous aimerions encore passer avec eux et aux mots que nous aurions aimer vouloir dire et entendre.

 

aamort2.jpgAlors, pour ne pas que le jour du grand départ, ce sentiment de grand manque arrive, pour ne pas que le sentiment de ne pas avoir tout dit arrive, pour ne pas regretter l’absence de nos proches sous prétexte qu’un quiproquo nous a séparé, pardonnons nous les uns les autres. Parlons nous les uns les autres, réconcilions nous les uns les autres, mais surtout aimons nous les uns les autres.

Il est dommage d’avoir à regretter une personne que l’on aime, sous prétexte, que nous n’avons pas eu la force de ravaler notre fierté à un moment donné. Que cette même fierté est fait que pour un honneur personnel nous n’ayons voulu faire un effort pour effacer le tableau du malentendu. Que pour une question d’honneur nous n’ayons pas souhaité aller de l’avant et pardonner pour pouvoir à nouveau aimer. Que pour s’aimer nous même nous n’ayons pas voulu accepter la présence et l’amour des autres.

Se fâcher avec le genre humain est normal, mais savoir se réconcilier et être conciliant est la plus grande et belle des forces de l’Homme. Apprenons à pardonner sous peine d’avoir à regretter.