Spanghero ? Dupée, tout s’est fait à l’insu du plein gré de Barthélémy Aguerre, de Lur Berri et Arcadie Sud-Ouest, déjà impliquée en 2007 dans l’affaire des viandes avariées de Covi, qui refait surface à présent à la « faveur » du scandale de la viande de cheval. Et de mettre en avant le sort des salariés, qui ont bon dos. Castel Viandes ? Dupée et bien sûr victime d’une « dénonciation calomnieuse » d’un ancien cadre licencié et depuis marqué à la culotte pour avoir trop parlé. Et Véronique Viol-Lévesques de faire défiler dans les rues de Châteaubriant « ses » salariés qui réclament que tout pour elle recommence comme avant…

Non, Véronique Viol-Lévesques et son frère, Pdg de Castel Viandes, ne figurent pas dans le classement des dix plus grosses fortunes de Loire-Atlantique. Peut-être dans le « top 20 » breton seulement. Elle n’a jamais couvert le remballage des viandes vertes, noires, malodorantes, qui se sont retrouvées telles chez Flunch, William Saurin ou Lustucru, nouveau venu dans la très longue liste des entreprises, marques, restaurants, cantines, comprenant aussi le géant Sodexo, touchées par divers scandales liés aux viandards de la bidoche « qui flanque la pétoche », comme le titre Le Canard enchaîné.

Bien sûr que les réelles sanctions seront longues, longues, longues à tomber, comme en offre l’exemple de la Covi, épinglée déjà en 2006-2007, de nouveau cette semaine sur la sellette. L’affaire reste à l’instruction, la nouvelle sera longuette à traiter, jusqu’à, peut-être, une prescription à la Berlusconi, qui rime avec Panzani, Buitoni, et toutes ces boîtes appartenant à des multinationales ou des fonds d’investissement.

Malheureusement pour Véronique Viol-Lévesques, et pour « ses » salariés, toute entreprise se fournissant dans une telle maison devrait se voir demander des comptes par les consommateurs. Car le fac-similé reproduit par Le Canard enchaîné est accablant. Pas besoin de médisance, calomnie, ressentiment : les faits parlent d’eux-mêmes. La presse régionale et nationale s’est bien gardée de largement répercuter, mais il y a vraiment de quoi frémir. Et tout était connu de la direction de Castel Viandes : les steaks premier choix étaient noirs, verdâtres, verts, puaient, provoquaient des hauts-le-cœur, mais cela ne faisait pas gerber la direction.

Début décembre 2008 (et combien de fois auparavant ?), le lot 336 destiné à Lustucru, trois tonnes de « minerai » (comprenez, raclures) comprend pratiquement une moitié (1,2 t) d’autres types de déchets dont 609 kilos de tissus conjonctifs et de la « repasse » (littéralement les balayures du sol de l’atelier de découpe, précise Le Canard).

Lustucru, c’est Panzani, soit Ebro Foods, groupe espagnol, qui n’a pas poussé trop fort ses filiales à porter plainte. Plutôt, peut-être, à négocier d’autres remises. William Saurin « entreprise éco-responsable », n’a guère pipé quand elle se faisait livrer deux tiers de déchets qui ont fini on ne sait où, peut-être dans des raviolis Panzani.

Même avant décongélation complète, l’odeur était « nauséabonde ». Pure calomnie, bien sûr, mais quand même attestée par un « document interne » recensant les incidents survenus dans 24 restaurants Flunch.

La boucle est bouclée puisque Castel Viandes a pour actionnaire Unigrains, qui a aussi des parts dans la Comigel, qui se fournissait chez Spanghero. En toute innocence et ignorance, il faut très fort le croire.

Du lait avec de la vraie merde dedans, des viandes avec tout et n’importe quoi, et il faut gober que tout le monde découvre… sauf peut-être des services vétérinaires et sanitaires priés de détourner le regard.

Et le gouvernement veut nous faire croire que les faits sont circonscrits à quatre filières dans le cas des viandards et de la bidoche mélangée ou pourrie. Soit. Les principales ? On manque singulièrement de détails.

Allez, on oubliera, jusqu’à la prochaine.