« Agrandir les classes »…

 

 

Lecteurs, parents et les deux à la fois, admirez cette annonce de l’Education Nationale, telle que reprise par les medias. En bon français, on peut comprendre que les murs des salles vont s’écarter… Voilà un sympathique rêve architectural mais coûteux.

Alors il doit s’agir tout bonnement d’augmenter le nombre d’élèves par classe. Ouf ! C’est gratuit !

Encore que les services de sécurité observent le nombre autorisé par salle et qu’il faudra bien pousser les murs. A priori quelques problèmes pour la confection des emplois du temps. Je n’aurais pas l’outrecuidance de suggérer qu’on fasse l’économie de la commission de sécurité en bourrant les salles modèle Pailleron. Quoique…

Ce problème réglé, d’autres surgissent. Passons sur la courbe de Gauss, censée représenter la distribution des notes avec la moyenne comme point culminant. On la décalera pour avoir toujours la même qualité d’élèves en surnotant au besoin.

Il faut vraiment avoir l’esprit mal tourné pour refuser ce qui fut notre scolarité. 36 par classe en terminale et souvent 32 avant. Mais, car il y a un mais, nous avions tous réussi l’examen d’entrée en 6°, ce qui promettait une homogénéité des cervelles et, sauf pour la correction des copies, le nombre importait beaucoup moins.

Grâce à la massification de l’enseignement, au moins au collège, depuis 1975, les données ont changé. On situe autour de 25 en collège l’optimum. On peut forcer dans un bon établissement et réduire ailleurs, ce qui n’aboutit à rien en amaigrissement du mammouth.

Si l’on confiait à M. Woerth l’EN, il nous ferait le coup de la retraite. Chaque année, un élève en plus par classe, jusqu’à, jusqu’à ce que tout le monde finisse dans le privé qu’on ne touche jamais dans ces affaires-là. Vous verriez comme minciraient ces budgétivores de profs. Le bac étant un diplôme universitaire, on instituerait des amphis de 2 ou 300 en terminale. Et hop une palanquée de profs de plus en moins.

C’était la 11° proposition. D’autres suivront…pour le plus grand bonheur des enseignants en secteur difficile. Peut-être vont-ils réagir avant la rentrée de septembre.

Travaillez avec plus d’élèves pour gagner pareil, telle est la devise châtelaine.