Au lendemain du second tour des présidentielles ivoiriennes de novembre dernier, une grave crise a éclaté entre la commission électorale nationale indépendante et le conseil constitutionnel. L’une, ayant déclaré Monsieur Ouattara élu, et l’autre Laurent Gbagbo. Toutes choses qui ont basculé le pays presque dans une anarchie totale avec deux présidents, deux premiers ministres et deux gouvernements, tous en quête de légitimité. Cependant, en dehors de certains chefs de l’Etat « délinquants » qui ont plus ou moins reconnu la légitimité de monsieur Gbagbo, presque toute la communauté internationale a penché pour Alassane Ouattara. C’est ainsi que pour aider ADO a récupéré sa « chose », les grandes puissances ont tout mis en œuvre pour isoler totalement le régime de Gbagbo sur la scène internationale. Dès lors, le langage diplomatique s’est enrichi d’une nouvelle expression : « président reconnu par la communauté internationale ».

Il y’a de cela quelques jours, Hilary Clinton a lancé un appel aux dirigeants africains, afin qu’ils reconnaissent le CNT Libyen comme les seules autorités légitimes en Libye ; plus loin, madame le secrétaire d’Etat américain a invité les chefs d’Etats Africains à expulser tous les diplomates libyens en poste dans leurs pays respectifs. Avant cela, c’est le président Abdoulaye Wade du Sénégal qui s’est précipité à se rendre à Bengazi, pour dit – il apporter son soutien au CNT. Au jour d’aujourd’hui, presqu’une douzaine de pays ont déjà reconnu officiellement le Conseil national de la transition comme les seules autorités de la Libye. Mais, sur le continent, en dehors de maître Wade qui comme à son habitude s’est illustré parmi ses homologues, aucun autre leader africain n’a encore eu le courage de reconnaître le CNT. Même l’union africaine jusqu’à l’heure actuelle plaide pour sa part pour le dialogue.

Il est peut être vrai que Gbagbo et Kadhafi jouissaient ou alors jouissent même d’une relative impopularité dans leur pays. Mais alors, est – ce alors à la fameuse communauté internationale d’aller dans un pays pourtant indépendant et souverain décider de la légitimité ou non d’un dirigeant ? L’on sait que sans l’aide des troupes françaises de Licorne Ouattara n’aurait jamais réussi à être président en Côte d’ivoire ; aussi, depuis quelques jours, une agression masquée est perpétrée contre le peuple libyen, au non de la protection des populations civiles. L’on conclu  sans beaucoup d’effort que l’OTAN a une mission obscure en Libye : celle d’assassiner le guide afin d’imposer aux libyens un régime qui sera plus favorable à l’occident. La classe politique et la classe intellectuelle  africaine se trouvent  ainsi interpellé. Elles qui devraient de façon urgentes prendre des mesures afin que le continent africain ne connaissent plus une seconde colonisation. Nous savons tous que l’Afrique dans la construction de sa démocratie a plus que besoin du soutien de ses partenaires et aussi des grandes puissances ; mais ce n’est pas de ce genre de soutien qu’il s’agit!