L’Afghanistan sera-t-il l’Irak du président Obama ? La question mérite d’être posée, le nouveau résident de la Maison-Blanche ayant fait de ce pays une priorité de sa politique étrangère. Et à observer la progression des Talibans, à l’intérieur des frontières afghanes, et surtout dans le Pakistan voisin, le pari de la stabilisation régionale est loin d’être gagné.
L’Afghanistan sera-t-il l’Irak du président Obama ? La question mérite d’être posée, le nouveau résident de la Maison-Blanche ayant fait de ce pays une priorité de sa politique étrangère. Et à observer la progression des Talibans, à l’intérieur des frontières afghanes, et surtout dans le Pakistan voisin, le pari de la stabilisation régionale est loin d’être gagné.

Nom de code : AfPak, pour Afghanistan-Pakistan. Deux pays indissociables. Depuis octobre 2001 et l’invasion américaine, le gouvernement d’Islamabad (et particulièrement l’ancien dictateur Musharraf) a été un allié militaire de choix. La principale voie d’acheminement de matériels militaires passe d’ailleurs par le Pakistan.

Arrivée d’Obama, nouvelle stratégie. Au-delà du volet militaire, l’approche se veut aussi diplomatique. Car les Talibans, qui occupent les zones tribales du Sud-est de l’Afghanistan, sont aussi présents dans le nord-ouest pakistanais. Richard Holbrooke, l’artisan de la paix bosniaque de Dayton, en 1995, est l’émissaire chargé d’ouvrir ce nouveau champ diplomatique. Prometteur, au regard de son expérience. Une vision globale du problème, impliquant de manier la carotte et le bâton, semble donc d’actualité.

Alors, quand les Talibans arrivent à prendre le contrôle du district de Buner, à une centaine de kilomètres seulement d’Islamabad, au mépris du cessez-le-feu, on peut se dire qu’il y a encore du pain sur la planche. D’autant qu’à la faveur d’un récent accord de paix, les Talibans ont obtenu l’instauration de la Charia dans la vallée du Swat (nord-ouest). Et la mauvaise volonté du président Asif Ali Zardari à se débarrasser des islamistes n’augure rien de bon pour l’administration américaine.

L’approche régionale du problème afghan peut être une bonne idée. A condition que chaque partenaire y mette du sien.