On se rappelle les événements provoqués par les nouvelles tensions entre la Colombie et le Venezuela, événements que vous pourrez aisément retrouver sur Come4News à partir de l’article suivant : « Incidents à la frontière entre la Colombie et le Venezuela », et on se souvient également que le gouverneur vénézuélien de l’État du Táchira avait fait appel aux bons offices du Brésil pour calmer le jeu entre les deux pays.
Le président Lula ne s’est pas fait prier, puisqu’il a immédiatement pris la parole, affirmant qu’il parviendra à faire s’asseoir à la même table le président Alvaro Uribe de Colombie et le président Hugo Chavez du Venezuela, et qu’il les amènera à signer un pacte de non-agression réciproque.
Hasard du calendrier, ou geste de colère, juste après cette intervention du président brésilien, le président Chavez annonçait le lancement de l’Operación Centinela, une opération militaire visant officiellement à lutter contre les narcotrafiquants sur la frontière colombienne, et contre les contrebandiers de minerais à la frontière brésilienne, mais se traduisant dans les faits par le déploiement de 15.000 gardes nationaux bolivariens aux frontières du Venezuela avec le Brésil et la Colombie.
Lors d’une conférence de presse, Nicolás Maduro, Ministre des Affaires étrangères du Venezuela, a affirmé que son gouvernement allait renforcer les défenses militaires afin de rendre le pays inexpugnable, et qu’il garantissait que le territoire national ne pourra jamais être touché par un seul soldat américain. Car, encore une fois, Caracas rend les États-Unis coupables de la multiplication des actes de violence dans la zone frontalière avec la Colombie.
De son côté, le président colombien a fait appel à l’Espagne pour enquêter sur les massacres et sur les arrestations de Colombiens au Venezuela ; mais nous ne connaissons pas encore la réponse du gouvernement espagnol.
Ainsi, depuis une quinzaine de jours, la frontière entre le Venezuela et la Colombie est soit fermée, soit son passage est fortement restreint, en tout cas pour les citoyens colombiens.
Nous vous avions également parlé d’une centaine de Colombiens interpellés sans document d’identité au Venezuela, treize d’entre eux viennent d’être expulsés vers leur pays d’origine, tandis que les autres sont toujours interrogés. De même, le consul de Colombie dans le département où s’est produite l’arrestation massive est sous le coup d’une enquête visant à établir sa culpabilité dans cette affaire et son lien avec les Sans-papiers. Le gouvernement vénézuélien a déjà fait savoir que le consul pourrait être déclaré persona non grata si son implication dans cette histoire était avérée.
Voilà où nous en sommes, la situation à la frontière entre les deux pays est toujours délicate, et il est encore trop tôt pour savoir comment tout cela va évoluer, et pour découvrir quels sont les véritables mobiles de part et d’autre !
Une chose est certaine, les premiers affectés par ce regain de tension entre les deux pays sont les frontaliers qui commercent tous les jours avec ceux d’en face.
La situation est devenue tellement critique pour certains, qu’ils franchissent les barricades dressées par les douaniers ou empruntent les anciens chemins des contrebandiers, pénétrant illégalement dans le pays voisin… en prenant le risque d’être accusés de conspiration ou de paramilitarisme s’ils sont interpellés par les gardes bolivariens.
Mais ce matin, fatigués par ces deux semaines d’insécurité et de paralysie de leurs activités, les habitants de Cúcuta en Colombie ont franchi le pont Bolivar et ont affronté les gardes bolivariens qui leur interdisaient l’accès au Venezuela.
Cette protestation était menée par ceux qu’on appelle les "maleteros" du côté colombien (les porteurs de valise, qui transportent ainsi à bout de bras des denrées alimentaires qu’ils vont vendre au Venezuela), et les "pimpineros" du côté vénézuélien (les contrebandiers de l’essence qui transportent dans des bidons l’essence vénézuélienne moins coûteuse qu’en Colombie).
Par la suite, les chauffeurs de mototaxi travaillants dans cette région se sont joints à la manifestation pour se plaindre des mauvais traitements et, pour certains, pour réclamer aux gardes bolivariens qu’ils leur rendent leurs véhicules injustement saisis.
Les jets de pierre ont rapidement répondu aux gaz lacrymogènes, et certains manifestants ont même utilisé des lance-grenades artisanaux contre les gardes bolivariens. On déplore au moins quatre blessés chez les contestataires, cinq chez les gardes nationaux et quatre Colombiens auraient été arrêtés.
Sur ces entrefaites, la police colombienne interpellait un militaire vénézuélien accusé de plusieurs vols sur le territoire national.
En quelques lignes, voilà un bref compte-rendu de journées riches en rebondissements, les accusations de part et d’autre de la frontière se font chaque jour plus précises et plus agressives et, aux dernières nouvelles, l’Équateur viendrait de sommer le gouvernent colombien de s’expliquer sur les opérations d’espionnage dénoncées par Caracas.
Que de temps et d’énergie perdus alors que la crise de l’emploi progresse en Colombie et que le Venezuela et l’Équateur ne sont plus capables d’assurer les services de distribution d’eau et d’électricité dans toutes les régions du pays.
Et même si toute cette agitation se conclut, comme d’habitude, par une poignée de main hypocrite entre les deux chefs d’État devant un parterre de journalistes, qui aidera les familles brisées par l’assassinat d’un fils ou d’un époux, qui remboursera les petits commerçants locaux, qui rendra enfin leur dignité à ces gens qui luttent déjà au quotidien et qui sont à chaque fois les premières victimes de visées politiques qui les dépassent ?
Sources :
Uribe exhorte Chavez à ne pas ériger de mur entre leurs pays
Venezuela envía 15.000 soldados a frontera con Colombia
Aumenta la tensión entre Colombia y Venezuela
Colombia y Venezuela: ¿Guerra Fría?
Venezuela "intensifica" presencia fronteriza
El Gobierno venezolano aseguró que abatió a un supuesto paramilitar en San Antonio de Táchira. AFP
Colombia pidió a España colaboración para verificar situación en frontera con Venezuela
Bloqueada frontera con Venezuela por disturbios de mototaxistas
Caos en frontera Colombia-Venezuela
[b]Bonjour Le Candide :
Quel trafic en tout genre à ces frontières communes avec la Colombie!
Quand je pense à ces innocents qui en subissent les conséquences, je m’aperçois qu’à des milliers de kilomètres,de l’Europe, la guerre ou la guérilla est omniprésente
Tout çà pourquoi ?
Idéologies ?
Ressources territoriales ?
Qu’importe ce sont toujours les mêmes qui « trinquent » (les plus faibles bien sûr!!!)
Sincères Amitiés
SOPHY[/b]
[b]Dépèche de l’AFP de ce matin :
La Colombie souhaite saisir le Conseil de sécurité de l’ONU et l’Organisation des États américains (OEA) face aux menaces proférées par le président Hugo Chavez, qui avait invité son armée à se « préparer pour la guerre ».[/b]
Chavez invite militaires et civils à « se préparer à la guerre »
Le président vénézuélien Hugo Chavez a rappelé dimanche aux militaires qu’ils devaient être prêts « pour la guerre » et invité ses concitoyens à « défendre la patrie » contre une éventuelle agression armée des Etats-Unis, à partir de la Colombie.
« Ne perdons pas un jour pour notre mission principale, nous préparer à la guerre et aider le peuple à se préparer à la guerre, car c’est la responsabilité de tous », a affirmé M. Chavez lors de son intervention radio-télévisée dominicale « Alo presidente ».
Il a interpellé le président américain Barack Obama, l’invitant à ne pas se tromper, « si vous donnez l’ordre de mener une agression ouverte contre le Venezuela, via la Colombie ».
Selon un accord récent entre les deux pays, les Etats-Unis pourraient utiliser les facilités de sept bases militaires en Colombie. Pour M. Chavez, cet accord constitue une menace pour toute la région.
« Le gouvernement colombien est transféré aux Etats-Unis, il n’est plus à Bogota », a poursuivi le président vénézuélien, estimant que « les militaires yankees pourraient être à leur aise en Colombie, comme s’il s’agissait d’un Etat de l’Union ».
Vendredi dernier, le dirigeant cubain Fidel Castro avait estimé que l’accord permettant à l’armée américaine d’utiliser des bases en Colombie équivalait à une « annexion » de ce pays en vue, selon lui, de préparer une attaque contre le Venezuela voisin. (belga/chds)
08/11/09 20h24