Hier encore, il ne jurait que par la démocratie exemplaire avec force exemples et contre exemples. Et pour cause une de ses promesses phare de campagne, la croisade contre ces pieds nickelés en cols blancs, profiteurs sans vergogne des deniers publics, fruits du labeur des « petites gens » qui se saignent aux quatre veines. De manière directe ou indirecte certains n’ont pas manqué d’ailleurs de se faire recadrer par ce candidat qui semblait avoir comme chevillée au corps cette exigence du respect de l’éthique. De Xavière Tiberi à Sarkozy en passant par Christian Blanc, le fumeur de havane.
Cette implication immodérée dans « l’assainissement » de la haute sphère lui a valu le respect d’une bonne frange du peuple de France et de Navarre comme en témoigne le résultat de la primaire. Réunissant à lui seul tous les critères requis sur la forme comme sur le fond pour accéder à la magistrature suprême, Fillon avait carrément la baraka. Chacune de ses apparitions publiques ou télévisuelles connaissait un succès inouï faisant pâlir de frayeur ses adversaires de campagne. Un véritable Messie tombé du ciel pour redresser la France !
Comme tout ici bas ne tient qu’à un fil, il a suffi qu’un certain canard se déchaîne pour que s’effondre tout cet engouement. Celui qui galvanisait des foules avec son bréviaire de probité serait moins propre qu’il voudrait nous le faire croire. A trop fliquer les autres, il aurait oublié au passage que ménage bien ordonné commence surtout par soi-même. A moins que Fillon, à l’instar d’ autres homologues à travers le monde se réclamant à cor et à cri de l’islam, du christianisme ou autre, ne s’imagine que tout lui est dû. Pour la bonne raison que « Dieu prodigue ses biens à ceux qui font voeu d’être siens » d’où cet enfermement de l’intéressé dans un déni absolu…
Jouant la montre la justice elle, s’est emparée du dossier avec un zèle qu’on ne lui connaissait pas jusque là. Rapide comme l’éclair, violente comme la foudre ! François Fillon devrait être mis en examen dans quelques jours et le domicile familial parisien a été réquisitionné. A croire que l’on est face au trublion du siècle qui à lui seul détient le monopole de cette pratique frauduleuse alors qu’on n’est pas sans savoir qu’elle fait le bonheur de bon nombre d’élus.
Doté de ressources inépuisables celui que l’on surnomme désormais Sisyphe refuse d’abdiquer. Il espère envers et contre tout remonter la pente comme animé par cette envie inébranlable d’aller au bout, tout au bout de son projet. A trop tirer sur la corde, elle rompt et autour du candidat les défections se multiplient. Vu les rebondissements quotidiens dans cet odieux feuilleton exhumé à un si mauvais moment, instrumentalisé à outrance, nul ne sait de quoi sera fait demain. A chaque jour suffit sa peine….