La Grèce plus crédible ?

La Grèce tente d’afficher une meilleure image et montre qu’elle lutte de plus en plus contre la corruption et le blanchiment d’argent, des problèmes qui rongent le pays depuis le début de la crise. Cette semaine, deux employés du ministère du Développement se sont faits prendre la main dans le sac en train de se faire remettre un pot de vin de plus de 100 000 euros par des entrepreneurs. La décision immédiate fut de renvoyer 100 collaborateurs du département concerné et une enquête va être lancée sur les comptes bancaires des salariés qui les ont côtoyé depuis 2005. Tout ça dans le but d’attirer de nouveau les investisseurs et de pouvoir bénéficier de l’aide de 28 milliards d’euros de la part du Fonds Monétaire International (FMI). La Grèce veut donc être irréprochable, en plus des réformes d’austérité déjà engagées. Dans le but de vérifier si ces dernières sont bien mises en application, des émissaires européens sont sur place, à Athènes, pour effectuer des contrôles. Ils sont censés aider le pays pour le recouvrement des impayés d’impôts. Presque un milliard d’euros ont été récupérés en 2011, le double de l’objectif annoncé.

En marge d’une réunion ce dimanche, la directrice du FMI, Christine Lagarde, a annoncé qu’un retard de mise en oeuvre des réformes que la Grèce a promis à ses bailleurs de fonds, entraînerait une récession encore plus profonde qu’elle ne connaît depuis cinq ans. Selon l’organisation américaine, le pays a et aura toujours besoin d’une aide financière internationale régulière. Christine Lagarde n’exclut d’ailleurs pas l’hypothèse d’une nouvelle aide de grande échelle à la Grèce si les risques de retard de mise en place des réformes, notamment à cause des élections anticipées en avril prochain, se confirmaient dans les semaines qui suivent. Une sortie de l’euro aurait des conséquences financières très importantes et serait très onéreuse, surtout si elle se fait sans soutien extérieur, de manière unilatérale. Et dans ce cas là, une contagion à d’autres pays en difficulté de la zone euro (Portugal, Espagne, Italie) ou même à l’ensemble du monde serait presque inévitable. 

Et même si le FMI a confiance en la Grèce, d’où ce prêt de 28 milliards, il estime que la solvabilité des banques grecques est un problème récurrent et inquiétant jugeant à 14,7% le total de leurs créances douteuses. Ces établissements ont par ailleurs perdu 30% de la base de leurs dépôts.

Des PME s’allient pour faire appel au crédit

Les entreprises ont de plus en plus de difficultés à convaincre les banques, de plus en plus réticentes, à leur prêter de l’argent. Partant de ce constat, une vingtaine d’entreprises (de PME et des entreprises de taille intermédiaire), cotées en bourse, comme la société de services informatiques Solucom, ont décidé de s’allier pour créer un fonds commun de placement pour aller chercher de l’argent sur les marchés.Car ce genre d’entreprises ne aprvient pas à lever des emprunts obligataires, les opérations étant chères et peu rentables. Ce fonds commun permettra de lever un prêt à échéance 6 ans. L’appel collectif devrait s’élever à 300 millions d’euros.