La réforme des retraites plus chère que prévu

 

C’est une promesse de campagne de François Hollande : ramener l’âge légal de départ à la retraite à 60 ans pour les personnes ayant commencé à travailler tôt et qui ont cotisé le nombre d’annuités nécessaires. Le nombre de bénéficiaires était estimé à 150 000 mais il a été revu à la baisse depuis, environ 100 000, laissant la possibilité au gouvernement d’élargir le cercle des bénéficiaires en tenant compte par exemple de certaines périodes de chômage ou des congés maternité. Ainsi, la réforme ne coûterait plus que deux milliards d’euros, contre les cinq milliards initialement prévus. Pour financer cette mesure, le gouvernement a prévu une hausse de 0,1% des cotisations patronales et salariales. 

Sauf que ce coût ne tient compte que de la retraite de base, mais absolument pas des répercussions que cela engendrerait sur les régimes des retraites complémentaires. Pour un salarié, la retraite complémentaire représente environ 40% du total de sa pension, et ce chiffre monte à 57% pour un cadre. Ce sont les partenaires sociaux (syndicats et patronat) qui gèrent ces complémentaires, l’Agirc pour les cadres, et l’Arrco pour les autres salariés. Elles devront aussi trouver des solutions pour financer cette réforme. Dans un rapport publié ce lundi, l’Arrco chiffre à environ 490 millions d’euros les besoins pour 2013. Ce mardi, l’Agirc devrait aussi publier un chiffre, aux alentours de 15 millions d’euros, les cadres étant moins concernés par cette révision de la réforme.  Deux solutions existent : augmenter à leur tour les cotisations ou diminuer la valeur du point servant de calcul au montant des pensions.

 

 

Doublement du plafond du livret A repoussé ?

 

C’est un des 60 engagements du nouveau président : doubler le plafond du livret  A et le faire passer de 15 300 euros à 30 600 euros. Le but étant de récupérer une partie de l’épargne collecter pour financer la construction de logements sociaux. Les dépôts bancaires sont collectés par la Caisse des Dépôts et Conciliations (CDC) qui reverse un intérêt en contrepartie aux établissements bancaires. En collectant plus d’argent, la CDC pourrait faire baisser ses taux pour financer le logement social. Mais selon des informations du Journal du Dimanche, le gouvernement envisagerait de repousser ce doublement, ou en tout cas de séparer en deux fois son application. La première étape serait de le faire passer de 15 300 à 20 000 euros. L’Etat se donnerait le temps de voir les répercussions que cela entrainerait. Surtoit, il subirait une forte pression du lobbying bancaire, totalement opposé à cette réforme. Les banques craignent que des pans entiers d’épargne soient attirés hors de leurs bilans et que les grands projets d’infrastructures soient confiés à des institutions publiques. 

 

 

La BRI soutient l’union bancaire

 

Un autre soutien de taille à l’union bancaire, celui de la Banque des Règlements Internationaux (BRI), dont le siège sert de lieu de rendez-vous entre les différentes banques centrales. Cette union bancaire prévoit un fonds commun de garantie de dépôts, un fonds de démantèlement des établissements en difficulté, et une surveillance centralisée. L’interdépendance entre les pays endettés et l’achat d’obligations souveraines des banques qui mettent leur bilan en péril sont vécus par certains spécialistes comme étant un facteur aggravant de la crise de la dette. Les banques doivent fournir toujours plus d’actifs de qualité comme collatéral auprès de la Banque Centrale Européenne (BCE), mais cette situation les fragilise. L’union bancaire pourrait, selon la BRI, desserrer l’étau de la crise et laisserait du temps aux Etats pour solidifier l’Union Economique et Monétaire (UEM).