Le Royaume-Uni en récession

La contraction de l’économie britannique de 0,3% pour le premier trimestre 2012, qui suit une diminution du PIB déjà dé 0,3% au cours des trois derniers mois de l’année 2011. C’est la définition de la récession. C’est la première fois depuis la crise de 2008 que le Royaume-Uni tombe en récession. Cette baisse est légèrement plus forte que les prévisions de 0,2%. C’est surtout lié à la chute de 4,8% de l’activité dans le secteur de la construction, sa plus forte baisse depuis le premier trimestre 2009. Les exportations aussi montrent des signes de repli. Le déficit commercial s’est creusé à 4,4 milliards de livres. La diminution du Produit Intérieur Brut aurait pu être davantage marquée si les dépenses publiques n’avaient pas augmenté de 1,6%, ce qui a contribué positivement à 0,4 point de pourcentage du PIB. Ces chiffres fragilisent encore un peu plus le ministre des finances, George Osborne, qui s’est engagé à réduire la dette par des mesures d’austérité. 

La Banque Centrale d’Angleterre pourrait être amenée à remettre du beurre dans les épinards, avec de nouvelles injections pour soutenir la croissance. La BoE avait déjà opté il y a quelques temps pour un programme de rachats d’actifs, pour un total de 406 milliards d’euros. Le Fonds Monétaire International a affirmé que la BoE devait jouer un rôle important en abaissant ses taux à 0,5%, et en achetant des actifs du secteur privé. L’institution appelle aussi à faire plus pour améliorer le crédit aux entreprises, à investir dans les infrastructures, et à baisser certaines taxes pour améliorer la demande. 

 

Des réformes sensibles à venir

Deux réformes, prévues par le gouvernement Ayrault, vont faire du bruit car elles sont très sensibles sur un plan politique. La première concerne les retraites. François Hollande veut permettre aux personnes ayant commencé à travailler tôt et qui ont cotisé les annuités nécessaires de partir  la retraite à 60 ans, deux ans avant l’âge légal. Le premier ministre veut accélérer sa mise en place, non seulement pour ne pas décevoir les syndicats, mais aussi pour éviter à l’opposition de la critiquer. 100 000 personnes sont concernées, et d’après la droite, cette réforme va coûter très cher aux finances publiques. Le Medef estime le coût à 2 milliards d’euros par an d’ici 2017. Du coup, on se dirigerait vers une prise en charge limitée, par exemple en ne tenant pas compte des périodes de chômage dans le calcul, contrairement aux volontés des syndicats. L’art du compromis à la Hollande.

La seconde est la revalorisation du Smic. Déjà ajustée par rapport à l’inflation, François Hollande souhaite aussi l’indexer par rapport à la croissance. Cette revalorisation sera décidée lors d’une grande conférence sociale qui aura lieu avant le 14 juillet. Les syndicats (sauf la CGT) réclament une augmentation de 250 à 300 euros nets. Selon Michel Sapin, le ministre du travail et du Dialogue social, estime qu’une augmentation est nécessaire, mais qu’une forte revalorisation aurait des effets néfastes pour les petites entreprises, qui subissent déjà les baisses de leurs carnets de commandes. Sur ce point, il reçoit le soutien de la CGT. 

 

En bref, la France a réussi à placer de la dette à 10 à 2,54%, un plus bas depuis septembre dernier, éloignant les critiques liées au sacre de François Hollande qui aurait pu inquiéter les marchés.